RDC : Felix Tshisekedi ouvre le front contre la cybercriminalité

Le Président Felix Tshisekedi a décidé d’ouvrir le front contre la cybercriminalité en République démocratique du Congo. En effet, le chef de l’Etat a exprimé ses vives préoccupations sur les proportions inquiétantes que prend la cybercriminalité en RDC au travers des réseaux sociaux, vendredi 18 février lors du conseil des ministres qu’il a présidé à Kinshasa, rapporte le compte rendu publié par le ministère de la Communication et médias.

Le compte-rendu du ministre Patrick Muyaya renseigne que Felix Tshisekedi a notamment épinglé les problèmes liés au harcèlement sous diverses formes, l’usurpation d’identité numérique, la diffusion du matériel à contenu tribaliste « dont les conséquences néfastes ne font l’ombre d’aucun doute ».

Pour le Chef de l’Etat, « cette triste réalité se vit malheureusement au moment où le dispositif légal actuel en la matière montre ses limites ; ce qui, du coup, pose problème pour réprimer la cybercriminalité ».

Pour y faire face, le président a invité le gouvernement à finaliser le projet du code du numérique et de le transmettre au Parlement, à la prochaine session, suivant la procédure constitutionnelle requise pour son examen et son adoption.

D’après le compte rendu du conseil des ministres, ce code du numérique nécessitera la réécriture de la loi et de la procédure pénale, avec un accent particulier sur les questions liées à la preuve électronique.

Par ailleurs, le Président de la République a saisi cette occasion pour en appeler « à la responsabilité citoyenne de chaque compatriote et des médias pour éradiquer ce fléau qui entrave non seulement la cohésion nationale, mais aussi, les mœurs et la coexistence pacifique », a précisé la même source.

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Les campagnes électorales sont aussi un enjeu

La cybercriminalité est un véritable hydre complexe, et la période de la préparation aux élections de 2023, pourrait conduire à une nouvelle forme de ce danger. La cybercriminalité dans les campagnes électorales peut embraser un pays et même toute une région. Propagées par des organisations ou personnes malveillantes, ces cyberattaques ont pour but de favoriser leur candidat favori.

A titre d’exemple, la présidentielle américaine de 2016, avec les traces de piratages repérées dans les systèmes informatiques électoraux de la quasi-totalité des États. On se souviendra que les services de renseignements américains n’avaient pas hésité à affirmer que la Russie avait piraté des comptes mail du camp démocrate pour favoriser l’élection du candidat républicain Trump à la Maison Blanche.

D’autre part, en France, la fin de campagne présidentielle de 2017 fut, elle aussi marquée par l’affaire « MacronLeaks » une cyberattaque attribuée aux groupes russes Pawn Storm, Fancy Bear ou APT28. Et plus récemment encore, l’Allemagne a elle aussi été touchée par une cyberattaque venue de la Russie et visant des parlementaires allemands lors des dernières élections fédérales de septembre 2021.

Une cible de choix

Parallèlement à la diffusion des fake news et des sextapes sur les réseaux sociaux en RDC, l’intrusion dans les campagnes électorales pour influencer les votes pourrait devenir une réalité. Le pays actuellement dans une année préélectorale, peut devenir une cible de choix pour ce type de cybercriminalité. Que ce soit en déni de service, en désinformation, en effacement de site web ou encore en piratage de données, les cybermenaces de ces actions ont la même finalité : créer des campagnes de manipulation et d’influence idéologique pour interpeller et influencer l’opinion publique.

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La question angoissante qui se pose donc à ce jour est le pays est-il et sera-t-il capable tout au long de cette période, de contrer toute tentative de désinformation et d’intrusion dans la campagne électorale de 2023 ? Affaire à suivre…