Mines d'or de Kibali Gold Mine

La prédation des minerais du Congo continue au Sud-Kivu, où des sociétés minières étrangères exploitent de manière industrielle en se faisant passer pour des coopératives. Les taxes et impôts dus à l’Etat sont ainsi escamotés, au vu et au su de tous.

Il y a quelques mois, des dénonciations concernant l’exploitation illicite des minerais dans cette partie du pays par des entreprises tenues par des étrangers ont atteint l’Assemblée nationale. Cette dernière a convoqué une plénière ce mercredi 17 novembre pour examiner le rapport de la mission effectuée dans le territoire de Mwenga (Sud-Kivu) par les députés du 8 au 14 septembre. Lire aussi:Sud-Kivu : vive tension à Kamituga dans le territoire de Mwenga

En effet, l’affaire avait fait grand bruit et provoqué un tollé général. Des manifestations avaient été organisées par la population locale avant que le parlement décide d’y voir clair. Une question orale avec débat a été initiée par le député Lutundula Okito Didier, adressée à la Ministre des Mines et la correspondance de son collègue Kibala N’Kolde Jean-Claude au bureau de l’Assemblée nationale.

Ministre des Mines

L’Etat congolais spolié, coulage des recettes du Trésor public

Le rapport qui sera présenté à l’Assemblée nationale décrit les faits accablants : ces sociétés minières, qui exploitent pourtant de façon industrielle, se font passer pour des coopératives minières sensées exercer des activités artisanales soumises à un autre régime.

Elles spolient l’État congolais avec l’aide des services publics dont le rôle est pourtant de le protéger. Au moins six entreprises qui sont directement citées dans cette vaste opération de coulage des recettes de l’Etat congolais.

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La majorité de ces sociétés minières qui exploitent n’ont conclu aucun cahier des charges avec les communautés locales et celles qui l’ont fait, ne l’ont jamais respecté.

De plus, au cours des activités d’exploitation, les champs et les étangs piscicoles des communautés locales ont été détruits et les pollutions des eaux ont sérieusement compromis les rapports entre les sociétés d’exploitation minières, principalement gérées par des étrangers et les communautés locales.

Réprobation sociale et arrestations arbitraires

Des manifestations populaires contre ces pratiques ont entrainé des arrestations arbitraires, des enlèvements de certains membres de la société civile du territoire de Mwenga et des morts tant du côté des exploitants étrangers qu’au sein des communautés locales.

Pour rappel, le 20 août dernier, les autorités provinciales du Sud-Kivu avaient décidé de suspendre les activités d’entreprises chinoises soupçonnées « d’abus » manifestes et « multiples » dans l’exploitation de sites aurifères dans le territoire de Mwenga. Cette décision avait ensuite été contestée par la ministre nationale des Mines.

Les débats à la plénière de l’Assemblée nationale ce mercredi 17 novembre devraient permettre d’en savoir davantage sur cette affaire et de tirer les conséquences qui s’imposent. Lire aussi: Sud-Kivu : cinq députés déposent une motion de défiance contre le gouverneur Théo Ngwabidje Kasi