Rivière Kasai polluée

Le Vice-Premier ministre et ministre de l’Environnement et Développement durable, Ève Bazaiba Masudi, a quitté Kinshasa ce vendredi 27 août en direction des provinces touchées par la pollution des rivières congolaises.

Ses collègues de la Santé publique hygiène et prévention, et du Développement rurale vont suivre, tandis que ceux de l’agriculture des Affaires sociales, Action humanitaire et Solidarité nationale seront également de la partie dès ce weekend.

Cette mission a pour mission de mener une évaluation exhaustive de la situation avant une intervention humanitaire. Elle permettra également de recueillir les données qui permettront d’étoffer l’argumentaire congolais à Luanda pendant la mission conjointe RDC-Angola qui se déploiera à la source de la pollution.

Situation alarmante

La situation est alarmante du fait de la pollution des eaux, de l’intoxication et de la perte de la faune et la flore aquatique. Il y a aussi la survenue des maladies d’origine hydrique pour les populations riveraines, la perturbation des activités de pêches et de navigation, et le manque d’accès aux services d’eau à usage domestique et de recréation, selon les rapports du Centre de recherche en ressources en eau du Bassin du Congo (CRREBac).

Rivière Kwango

Aucun scientifique n’a encore pu identifier la nature de la pollution

Plus de trois semaines après la pollution des rivières Kasaï et Tshikapa, aucune équipe de scientifiques n’est encore descendue sur les lieux en vue d’identifier le type de polluants et déterminer les conséquences à court, moyen et long terme. Le directeur du Centre de Recherche en Ressources en Eau du Bassin du Congo (CRREBAC), Pr Raphaël Tshimanga a déploré cette situation, jeudi 26 août, lors d’une interview à nos confrères de Radio Okapi.

Lire :  L’ONG Kasai Développement et la Banque mondiale sensibilisent sur les érosions à Kananga

« La RDC ne s’est pas encore décidée jusqu’à présent pour que les gens puissent descendre sur le terrain. Il n’y a aucun scientifique qui a été sur le terrain pour le moment. C’est ce que nous sommes en train de déplorer », a-t-il dénoncé. Selon lui, la situation reste « préoccupante » car Kinshasa n’est pas non plus à l’abri de cette pollution. 

Poissons morts dans la rivière Kasaï polluée

Un rapport scientifique remis aux autorités politiques

Un rapport des scientifiques et experts en la matière a été déposé aux décideurs à l’issu d’un atelier autour de cette question, afin de prendre des mesures appropriées pour la dépollution de ces rivières.

« Le jeudi 19 aout, nous avions eu l’opportunité de pouvoir réunir les scientifiques et les spécialistes et les professionnels de 36 institutions professionnelles qui travaillent dans les ressources en eau, secteur des ressources naturelles et gestion des catastrophes. Les scientifiques ont pu analyser la situation et ont fait des recommandations appropriées. Le rapport de l’atelier a été déposé au niveau du gouvernement et institutions ad hoc. C’est important que le gouvernement puisse se saisir de ce rapport pour mener des actions appropriées sur le terrain, afin de déterminer la nature de la pollution et établir les mesures de réparations. Quand un problème surgit, une catastrophe environnementale, il faut qu’elle soit déclarée par notre gouvernement », a indiqué Pr Raphaël Tshimanga. Lire aussi: Kwilu : la pollution de la rivière Kasaï cause la carence en nourriture à Idiofa et Bagata