Jean-Marie Mangobe

Le Ministre de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique (EPST), Tony Mwaba, a suspendu, mardi 18 mai, le Secrétaire général à l’EPST, Jean- Marie Mangobe, avec ouverture d’une action disciplinaire à son encontre.

Sans tarder, Christine Nepa Nepa Kabala a été désignée pour assurer l’intérim du Secrétaire général suspendu. Le ministre a chargé le directeur des ressources humaines de procéder dans les 48 heures à la cérémonie de remise et reprise.

De quoi s’agit-il ?

Dans sa correspondance, le Ministre Tony Mwaba précise que le Gouvernement a déjà payé la production des certificats pour les années 2017, 2018, 2019 et 2020, mais ces titres ne sont ni produits ni livrés aux élèves finalistes.

« Il ressort des éléments en ma possession que depuis trois ans, le Trésor public finance la production des certificats de fin d’études primaires des éditions 2017, 2018, 2019 et même 2020 d’une part et que d’autre part, la ligne de crédit est gérée illégalement par votre Secrétariat Général », écrit le professeur Tony Mwaba Kazadi.

Il poursuit sa correspondance en ces termes : « Malheureusement, au cours des éditions sus-indiquées, ces titres scolaires ne sont ni produits ni livrés aux élèves finalistes des écoles primaires du pays. Bien plus, par laxisme dans votre chef, vous n’avez présenté aucun rapport pour justifier et/ou fustiger cette irrégularité qui discrédite le système éducatif congolais », dit-il.

La réponse du Secrétaire Général Mangobe

Dans sa réponse, datée du 7 mai, fournissant des explications au ministre de tutelle Tony Mwaba Kazadi, le Secrétaire Général à l’EPST a affirmé que pour les éditions 2017-2018, le ministère avait reçu 2 millions de certificats à raison de 1 million par édition, le 28 novembre 2017, conformément au contrat d’impression des certificats de fin d’études primaires signé le 20 septembre 2017 avec la société LEDITAC pour une somme de 2,1 millions USD.

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Pour lui, ledit contrat avait obtenu l’avis de non-objection de la Direction générale du contrôle des marchés publics (DGCMP).

Le suspendu Jean-Marie Mangobe a, dans sa lettre, expliqué que pour les éditions 2019 et 2020, le ministère avait signé le contrat le 20 mai 2020 avec la même société pour un montant de 5 240 271,75 USD, pour l’impression de 4 990 735 certificats, soit un complément de 480 735 certificats des éditions 2014, 2015 et 2016, un complément de 1045 000 certificats pour les éditions 2017 et 2018 et 3 465 000 certificats pour les éditions 2019 et 2020.

A propos des décaissements des fonds durant les exercices 2018, 2019 et 2020 qui sont respectivement de l’ordre de 284 809 067 CDF, 687 779 400 CDF et 3 196 643 478 CDF, le SG Mangobe, dit n’avoir pas été associé.

Réplique musclée du Ministre de l’ESPT

Dans la même lettre de suspension, le ministre Tony Mwaba, a effacé d’un revers de main les explications du Secrétaire général.

« Les explications fournies sont non seulement superficielles mais encore et surtout injustifiées en ce qu’elles laissent apparaître notamment le fait d’avoir eu recours à la ligne des crédits de l’édition 2018 pour la production des certificats de l’édition 2012, sans passer par la procédure de certification pour un contrat vieux de plus de 6 ans ».

Le ministre de l’EPST invite, par courrier séparé, l’Inspection Générale des Finances (l’IGF) à faire la lumière sur cette question, puisque le Secrétaire Général à l’EPST a jugé que ses informations ne sont pas vérifiées.

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La nouvelle secrétaire générale intérimaire, Christine Nepa Nepa Kabala, était avant sa nouvelle promotion, directrice chef de service à la Direction de l’éducation à la vie courante du même ministère. Lire aussi: Dossier certificats d’ENAFEP : le SG de l’EPST nie toute implication dans les opérations de paiements

Gel Boumbe