Elèves de Beni en Sit-in à la Mairie

Au moins 13 élèves et écoliers ont été blessés ce vendredi 30 avril 2021, par les éléments des forces l’ordre lors de la répression du sit-in observé par ces apprenants à la mairie de Beni depuis une semaine pour exiger l’arrivée du chef de l’Etat à Beni.

D’après nos sources, la police a usé de la violence pour disperser ces élèves de la cour de l’hôtel de ville. Cette répression est condamnée par plusieurs organisations de défense des droits de l’homme y compris l’ASBL jeune Patriotique Consolidateur de la paix, qui parle d’une aberration et d’une déception.

Droits de l’enfant bafoués

Cette organisation déplore cette réaction en violation de la protection de l’enfance. Benjamin Asimoni, son coordonnateur précise que ces actes risquent d’impacter négativement sur la collaboration entre civils et militaires « c’est très aberrant de voir les enfants qui expriment une pareille réflexion qu’ils soient maintenant diabolisés, qu’ils soient traités de rebelles, ça fait très mal à tous ceux-là qui ont une pensée pour la protection des enfants, et ça risquerait d’impacter négativement sur la collaboration entre civils et militaires », a-t-il précisé.

Benjamin Asimoni, coordonnateur JPCP, interviewé par Azarias Mokonzi

Cependant, pour notre source, la procédure a été violée, ce qui explique que la police a pris l’option de terroriser la population « mais aujourd’hui la police qui passe par des vices de procédure n’est-ce pas pour ces enfants qui ont été d’abord arrêté, est-ce-que c’est un péché réclamer la paix ? Et une police qui veut faire la démonstration de la violence, la police a pris maintenant l’option de terroriser la population, il faut faire la démonstration de la violence pour disperser les enfants ? c’est irresponsable et nous faisons face à une police très irresponsable », déclare Benjamin Asimoni.

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Documentation en préparation pour que les responsables des services de sécurité répondent de leurs actes

Jeune Patriotique Consolidateur de la Paix (JPCP) renseigne qu’une documentation est en cours afin que dans l’avenir, les responsables des services de sécurité répondent de leurs actes.

Pendant ce temps, maître Paulin Miliro condamne aussi les actes posés par les éléments de la police et des FARDC envers ces apprenants. Ce défenseur de droits humains précise que 13 élèves ont été grièvement blessés et d’autres portés disparus au cours de cette Répression.

Par ailleurs en réaction toujours à cette répression, maître Juslin Syauswa exige que justice soit faite en faveur de ces enfants qui ont été violentés par ceux qui sont sensés garantir leurs droits. Il demande en outre que les autorités de la place justifient cette manière de faire qui risquerait d’envenimer la situation.

Les 69 élèves arrêtés ont été libérés

Il convient de signaler que les 69 élèves arrêtés jeudi et placés à la prison pour enfants à Beni, ont été libérés ce vendredi par les services locaux de sécurité.

Ces élèves, dont un âgé de seulement 8 ans, étaient venus de diverses localités de la province du Nord-Kivu, en solidarité de leurs homologues de Beni, en sit-in devant la mairie de cette ville depuis une semaine, et qui exigeaient la présence du Chef de l’Etat dans leur ville, conformément à sa propre promesse.

Plus tôt dans la même journée de vendredi, ces élèves avaient été brutalement dispersés par la police à coups de gaz lacrymogènes. Lire aussi: Beni : des élèves chassés violement de la mairie par les forces de l’ordre, après 7 jours de sit-in

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Azarias Mokonzi/Beni