Félix Tshisekedi recevant Jean-Pierre Bemba et Moise Katumbi

Moïse Katumbi arrive à Kinshasa ce samedi matin, où il va rejoindre son collègue de Lamuka Jean-Pierre Bemba, venu officiellement pour prendre part aux obsèques de l’époux de sa Secrétaire générale Eve Bazaiba.

Mais en dehors des civilités, les deux cadors qui ont accordé leur caution morale à l’Union sacrée de Félix Tshisekedi, ont à leur agenda dans la capitale, une seconde rencontre avec le Chef de l’Etat congolais, pour tenter de faire avancer leurs tractations sur le partage des responsabilités dans la nouvelle configuration institutionnelle qui a pour vocation de succéder à la défunte coalition FCC-CACH.

Ce week-end, de nombreuses questions, jusque-là sans réponses précises, risquent d’être sur la table des discussions.

Il y aura notamment l’épineux problème du candidat commun à la succession de Jeanine Mabunda à la tête du Bureau de l’Assemblée nationale, où semblent se bousculer des candidats issus de diverses obédiences, qui éprouvent apparemment, beaucoup de mal à être solubles les uns dans les autres.

Félix Tshisekedi, qui se réclame d’être l’unique auteur intellectuel de l’Union sacrée, lorgne sur ce poste, stratégique à ses yeux, pour un contrôle permanent de cette majorité hétéroclite qu’il est en train de mettre en place à la sueur de son front, et disent certaines mauvaises langues, à la sueur de ses poches.

Moïse Katumbi, qui se promène désormais avec ses 70 députés en bandoulière, continue de croire que ce poste lui revient plutôt de droit, sa plateforme étant désormais comme la plus grande contributrice de l’Union sacrée en termes d’élus nationaux. De la même manière qu’il revendique le poste de speaker à la Chambre basse, de la même manière aussi qu’il veut un poste de référence au futur Bureau de la CENI et un poste de juge à la Cour constitutionnelle à réviser.

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A prendre ou à laisser…

Si lui-même ne se promène pas avec un mégaphone pour le crier sur les toits de Kinshasa, certains de ses lieutenants comme Muhindo Nzangi ou Gratien Iracan, ne se gênent plus pour le clamer à tous les azimuts, précisant même au passage que ces conditions sont à prendre ou à laisser.

De son côté, en bon spécimen de la forêt équatoriale, Jean-Pierre Bemba, n’est pas un homme sujet à l’extraversion de ses désirs intimes. Mais il n’est pas non plus un homme à laisser passer un deal sans qu’il en tire profit. Lui, brasser les affaires, honnêtes ou louches, c’est son dada.

Dans le jeu de poker actuel, c’est la Primature qui l’intéresse en premier, quitte à grapiller au passage quelques postes ministériels juteux, pour faire bonne mesure. Selon des bruits qui circulent dans la ville,  chez lui aussi, ce serait du donnant-donnant.

Outsiders…

Le problème dans ce triumvirat en gestation au Sommet de l’Etat, est qu’autour du Pro-Consul Félix Tshisekedi, il y a d’autres acteurs qui l’on accompagné dans la victoire, et qui se disent tous parties prenantes au partage du butin.

Parmi eux, il y a d’abord les généraux de son parti l’UDPS, qui ont conduit les troupes sur le terrain, et qui estiment légitime de prendre pour eux-mêmes les place-fortes qu’ils ont libérées.

Mais il y a et surtout, les généraux des troupes alliées, venues en nombre du FCC, et qui attendent, à juste titre, une honnête rétribution de leurs efforts, surtout, de leur traîtrise, à l’image de Judas Iscariote de triste mémoire. Ceux-là aussi, racontent sur leur passage, que dans cette combine, tout doit se jouer à « pièce contre pièce », à défaut, ils seraient capables de renverser les règles du jeu.