L’IGF : A l’EPST, de faux arrêtés des agents et écoles avec près de 62 milliards FC détournés

L’Inspection Générale des Finances (IGF) a publié mercredi 18 novembre le rapport de sa mission sur le contrôle de la paie des enseignants par le Service de Contrôle et de la Paie des Enseignants (SECOPE).

L’IGF dénonce, dans son rapport, le détournement supposé de près de 62 milliards de FC.

Cinq hauts responsables de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique (EPST), quelques agents de la Direction de la paie et de la Direction du Trésor, ainsi que de l’Ordonnancement du ministère des Finances ont été identifiés comme étant à la base de cette situation.

Il y a aussi utilisation de fausses factures favorisant les détournements des fonds.

Des nouvelles unités (UN) et de faux arrêtés,  objet de polémiques

Selon l’Inspecteur Général des Finances, Jules Elingete Key, l’IGF voulait savoir l’apparition subite de nouvelles unités qui correspond avec le début de la gratuité de l’enseignement de base. Le rapport précise aussi que le but de l’enquête est d’examiner la situation de mise à disposition des fonds au profit du ministère de l’EPST.

L’IGF a découvert l’existence de faux arrêtés, antidatés, de recrutement des agents et de création des écoles. Ajouter à cela, l’explosion du personnel non enseignant au détriment des enseignants qui devraient être les principaux bénéficiaires de cette gratuité.

Montants supérieurs aux besoins réels

Les inspecteurs relèvent également la prise en charge à la paie de nouvelles unités au détriment des enseignants non payés. Au titre de la paie des enseignants, il y a également des montants supérieurs aux montants liquidés. C’est-à-dire, aux montants réels.

Dans le rapport final de la commission mise en place avec le concours de la Banque Mondiale, pour procéder à l’identification des enseignants Nouvelles Unités (NU) sur toute l’étendue du pays présenté par le ministre d’État, ministre de l’Enseignement primaire secondaire et technique (EPST) au conseil des ministres du vendredi 8 mai, il ressortait que près de 250.000 sur plus de 390.000 enseignants recensés n’ont pas été retenus pour l’intégration dans le fichier de paie. Finalement, 144.944 enseignants « NU » ont été éligibles à l’intégration pour 10.906 établissements.

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Faux arrêtés ministériels, écoles locataires…

En revanche, 249.748 enseignants  « NU » n’avaient pas rempli les critères, soit parce qu’ils travaillent dans des établissements fonctionnant avec de faux arrêtés, soit dans des écoles locataires, soit dans des écoles avec un nombre limité de locaux, soit encore parce que des dossiers doivent être complétés. Les cas pris en compte sont ceux allant de 2014 à 2018.

Le document avait été soumis pour « approfondissement » à la primature avec la contribution des ministères du budget et des finances.

En juin dernier, la Banque mondiale avait approuvé le financement à hauteur de 800 millions USD pour soutenir la gratuité de l’enseignement. Ce financement de l’Association internationale de développement (IDA) était validé le 15 juin par le Conseil des administrateurs du Groupe de la Banque mondiale.

Quand doit-on mettre fin à la corruption, au détournement et à l’impunité? Il est difficile de répondre à cette question.

Gel Boumbe