Les vérités du ministre des Finances Sele Yalaghuli sur Top Congo Fm

Le ministre (FCC) des Finances Sele Yalaghuli, a dit ses quatre vérités lors d’une émission sur la radio Top Congo Fm, sur les questions financières qui défraient la chronique en RDC, après la révélation des dépassements budgétaires à la présidence de la République et dans quasiment toutes les institutions du pays.

Et pour cause, le conseiller principal en charge de l”économie du chef de l’Etat, Marcellin Bilomba, justifiant maladroitement ces entorses à la loi des finances, avait chargé le ministre Yalaghuli, l’accusany entre autres de bloquer le dossier des passeports, dont le coût devrait passer de 185 dollars Us à 100.

Comme une réponse du berger à la bergère, reçu dans le cadre de la même émission où s’était épanché le conseiller Bilomba, le ministre des Finances, Sele Yalaghuli a balayé toutes les accusations portées contre lui.

Dossier passeports signé

Concernant le supposé blocage du dossier lié aux passeports que négocie le ministère des Affaires Étrangères au prix de 100 USD la pièce, il a précisé :

« J’ai fait ma part dans le dossier des passeports, il y a trop longtemps. J’ai reçu le document un jeudi et je l’ai signé un lundi ». Autre question : Le ministre des Finances bloque-t-il les paiements des salaires ? Sele Yalaghuli a rétorqué : « Sauf mauvaise foi, les militaires sont payés en priorité depuis que je suis là, ensuite la police, les enseignants, les médecins et à la fin les membres des cabinets »,

Accusé également de bloquer le chef de l’État, le ministre des Finances estime que tout acte qu’il pose, est interprété de diverses manières. « Pourquoi je bloquerai le président et pour en obtenir quoi? J’en ai parlé avec le président à plusieurs reprises. Je n’ai pas reçu mandat de mon parti de bloquer le président de la République. Je joue mon rôle constitutionnel », a-t-il expliqué.

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Au sujet du traitement du président honoraire Joseph Kabila, Sele Yalaghuli n’a pas utilisé la langue de bois. Il a fait savoir que « ce n’est pas l’affaire du ministre des Finances. C’est une prévision faite par le ministère du Budget et votée dans la loi des finances par le Parlement ».

la reddition des comptes fait partie des prérogatives constitutionnelles du ministre des Finances

Sur un autre chapitre, il a rappelé que la reddition des comptes fait partie des prérogatives constitutionnelles du ministre des Finances.

Ensuite, M. Yalaghuli a assuré que les équipes de son ministère étaient déployées depuis le mois de mars dernier pour faire ce travail et le document a été transmis à la Cour des comptes le 02 novembre 2020. « Les discussions techniques sur la reddition des comptes se tiennent à la Commission Ecofin de l’Assemblée nationale. C’est à ce niveau que la Cour des comptes donnera ses avis et ceux qui ont des choses à contester, pourront le faire à ce niveau », a expliqué l’argentier de l’Etat.

Réagissant au rapport sur la reddition de comptes, Marcellin Bilomba, conseiller principal du chef de l’État chargé de questions économiques, a clairement accusé le ministre des Finances de manipuler l’opinion avec ses chiffres. Pour lui, le dépassement budgétaire à la présidence est de 318% et non 14.000%. Mais, pour Sele Yalaghuli, il n’a rien à inventer ou à manipuler l’opinion.

 « La reddition des comptes est un exercice de rétablissement de la vérité. Il ne s’agit pas d’accuser les gens d’avoir fait les dépassements. Le document a été déposé le 2 novembre à la Cour des comptes et le même jour à la présidence », a affirmé Yalaghuli.

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S’agissant des exonérations illégales, le ministre des Finances confirme n’avoir pas reçu le rapport de l’Inspection générale des finances.

 « Au moment où je vous parle en tant que ministre des Finances, je n’ai jamais reçu le rapport de l’IGF sur les exonérations illégales. Comment je dois annuler les exonérations illégales? », s’est-il interrogé.