Passeports congolais

Depuis le mois de juin 2020, aucun passeport n’est produit en République démocratique du Congo, après la rupture du contrat qui liait la RDC à la firme belge SEMLEX, qui produisait le titre de voyage congolais.

La situation inédite, embarrasse les missions diplomatiques congolaises à travers le monde, les mettant en conflit ouvert avec de nombreux ressortissants qui avait sollicité et payé (250€) minimum pour obtenir le document, sans succès. Lire aussi: Arrêt de production du passeport du 18 au 29 juin, Semlex passe la main au gouvernement Congolais

Au Ministère des Affaires étrangères, les listes des demandeurs de passeport ne cessent de s’allonger, des milliers de congolais ne savent désormais plus quitter le pays, quelle que soit le motif de leur déplacement. En réaction, une campagne a été lancée pour fustiger la gestion calamiteuse et des plus opaques de ce dossier.

En effet, la campagne « Le Congo n’est pas à vendre » (CNPAV) constate avec consternation que le dossier passeport continue à être géré en toute opacité sans qu’aucune communication officielle ne soit faite de la part du ministère des Affaires étrangères. Dans un communiqué publié vendredi 30 octobre, cette structure dit avoir appris que ce ministère serait en voie de finaliser un nouveau contrat avec la société LOCOSEM pour la production des passeports, dont le prix passerait de 185 à 100 dollars américains.

Blanc bonnet, bonnet blance

Cependant, la CNPAV fait remarquer que LOCOSEM n’est autre qu’une filiale de SEMLEX, la société qui est au cœur du « PasseportGate ».

Lire :  Passeports: vers un retour en grâce de Semlex?

Dans son communiqué, la campagne « Le Congo n’est pas à vendre » indique que depuis le mois de mars 2020, elle appelle le Gouvernement à assurer la transparence complète dans le dossier des passeports, qui fait l’objet de controverses et de soupçons de corruption depuis des années.

Malgré ses appels, le Gouvernement a laissé expirer le contrat avec SEMLEX en juin sans lancer d’appel d’offre, menant à une pénurie des passeports. A présent, poursuit le communiqué, diverses sources parlent de la signature d’un contrat avec LOCOSEM. Si confirmé, ceci viendrait contredire les propos de la ministre des Affaires étrangères sur la rupture de la collaboration avec l’ancien prestataire SEMLEX, puisque LOCOSEM est la filiale congolaise de SEMLEX.

Ainsi, sans la moindre enquête sur les sévères allégations de corruption et sans aucun appel d’offre, le gouvernement congolais se réengagerait avec les mêmes acteurs. Le manque de redevabilité atteint ainsi son sommet, à la suite de l’absence de réponse par la ministre des Affaires étrangères à l’interpellation du député Jean Baptiste Kasekwa, qui avait exigé que lumière soit faite sur cette affaire.

Enfin, selon le communiqué, la campagne « Le Congo n’est pas à vendre » rappelle au gouvernement congolais ainsi qu’au président de la République qu’elle exige :     

« La sensible baisse du prix du passeport, la cessation du contrat de l’entreprise SEMLEX, la transparence dans la passation des marchés et l’ouverture d’une enquête judiciaire crédible sur les soupçons de corruption à propos du précédent contrat. Les Congolais attendent une communication officielle dans ce sens de la part du Gouvernement. »