Menacé par les braconniers, l’Okapi va-t-il disparaitre  de l’Ituri ?

L’Okapi est en voie de disparition dans la province de l’Ituri, a indiqué le ministre provincial en charge de l’Environnement, Désiré Nesobange, dimanche 18 octobre à l’occasion de la journée mondiale dédiée à cet animal qu’on ne retrouve qu’en RDC.

Désiré Nesobange indique que des braconniers ainsi que des éléments des groupes armés, présents dans la Réserve de Faune à Okapi, à Epulu, dans le territoire de Mambasa se livrent à l’abattage illicite de ces animaux.

Patrimoine mondial de l’Unesco

Selon le ministre provincial de l’Environnement, la réserve de faune à Okapi ne compte à ce jour aucun Okapi en captivité. Et pour cause, en 2012, un groupe de miliciens dirigé par le chef rebelle Morgan, avait massacré quatorze okapis qui étaient gardés sur ce site. Les rares autres qui sont encore dans la nature sont exposés aux attaques des braconniers qui leur font la chasse à cause de leur chaire très prisées, selon des habitants.

Toujours d’après le ministre, la réserve de faune à Okapi d’Epulu est à ce jour envahie par des creuseurs artisanaux d’or et des miliciens Mai-Mai.

Selon les statistiques de la province, cette zone héberge aujourd’hui moins de 1000 Okapi. Et pourtant, d’après le recensement effectué en 2015, ils étaient autour de trois mille. Une situation qui entraine un manque à gagner considérable pour la province de l’Ituri qui ne sait plus tirer des dividendes de la présence de cet animal.

Mondonga

L’okapi (Okapia johnstoni), aussi connu sous le nom de Mondonga, est une espèce de mammifères ruminants de la même famille que la girafe, venant des forêts équatoriales de l’Afrique centrale. Bien que connu par les Pygmées, il est « découvert » en 1901 par Sir Harry Johnston à qui il doit son nom. C’est l’un des derniers grands mammifères à être, tardivement, scientifiquement décrit.

Okapi, animal endémique de la RDC

Ce merveilleux animal dont l’allure rappelle à la fois celle du zèbre et de la girafe vit exclusivement dans une petite région au nord-est de la République démocratique du Congo, la forêt tropicale de l’Ituri, où une réserve lui est spécialement dédiée, la Réserve d’Epulu. Son nom vernaculaire en lingala est mondonga.

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Proche de la Girafe

L’okapi mesure environ 1,80 m au garrot et pèse au maximum 200 à 230 kg. Sa morphologie est relativement proche de celle de la girafe : son corps est court et massif, ses pattes arrière sont plus courtes que celles de devant (ce qui lui donne l’allure d’avoir la croupe plus basse que les épaules) et sa colonne vertébrale a un axe oblique. Toutefois son cou est moins long et plus épais que celui de la girafe. Le mâle porte des ossicônes, sortes de petites cornes osseuses recouvertes de peau qui se développent entre 1 et 5 ans. Ses oreilles sont larges et particulièrement mobiles. Sa langue préhensile est noire et mesure entre 30 et 50 cm de long : avec elle, il peut saisir sa nourriture mais aussi nettoyer toutes les parties de son corps, y compris ses oreilles.

Espèce menacée de disparition

L’okapi figure sur la liste rouge des espèces menacées de l’UICN. En effet, son habitat est de plus en plus restreint. Même à l’intérieur de la réserve, l’okapi est victime du braconnage, surtout dans le parc national de Virunga. Leur population est estimée de 5 000 à 15 000 individus et la tendance est à la baisse. Cet animal est protégé depuis 1933. L’espèce est inscrite sur la liste des espèces en danger depuis décembre 2013