Rentrée scolaire effective à Beni, à Butembo les enseignants boudent l’appel du ministre

La rentrée scolaire a été lancée par le ministre de l’Enseignement Primaire et Secondaire Willy Bakonga sur toute l’étendue de la République démocratique du Congo tel qu’annoncé. Lire: EPST : Willy Bakonga lance officiellement l’année scolaire 2020-2021

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Cette rentrée a été effective dans la ville de Beni. La plupart d’écoles ont fonctionné malgré l’effectif moindre des élèves, les enseignants n’ont pas cédé à l’appel des syndicats. Ce qui veut dire que cette année scolaire a connu des particularités. Même les enseignants nouvelles unités ont donné cours sans objection.

Selon un enseignant rencontré en train de dispenser cours à l’Institut Kisolokele, une école conventionné Kimbanguiste, les élèves s’adaptent petit à petit au cours en dépit du temps qu’ils venaient de passer à la maison sans étudier :

« Malgré 7 mois qu’ils ont passé à la maison, ils parviennent quand-même à s’adapter. J’enseigne les mathématiques, aujourd’hui j’ai appris aux élèves le premier degré avant de leurs rappeler l’ensemble, la relation, les équations », fait savoir Kamungele.

Cependant, le sous-PROVED de la sous division de Beni se félicite de cette nouvelle rentrée et demande aux chefs d’établissement de crédibiliser la gratuité de l’enseignement de base lancée par le chef de l’État :

« Par rapport à la gratuité, cette année scolaire au niveau primaire débute sur le thème de la consolidation et la pérennisation de la gratuité au primaire. Les enfants seront admis gratuitement au niveau primaire dans des écoles publiques de l’État, mais chez les privés ils doivent payer après consultation du comité des parents », indique Josué Mupanya Maneno.

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Butembo, la frondeuse

Au même moment, le maire intérimaire de la ville de Beni prévient tous les chefs des établissements qui vont tenter de se comporter en électron libre, en s’écartant de la logistique de la gratuité « toutes les écoles publiques doivent adhérer à la logique du chef de l’État sur la gratuité de l’enseignement primaire », met-il en garde.

Pendant ce temps à Butembo, aucune école n’a ouvert ses portes ce lundi.

Les enseignants ont choisi de marcher dans la rue pour manifester afin d’appeler les autorités à répondre à leurs revendications.

Selon Mutumwa Irène, responsable du Syeco de Butembo, un ultimatum de 8 jours a été donné au gouvernement pour répondre à leur cahier de charge afin de rendre cette année scolaire effective.

« Aucune école n’a ouvert ses portes, nous avons dit que l’enseignement ne se fait pas en dent de scie. Nous ne pouvons pas aller à l’école pendant une semaine, et après une semaine on arrête, et encore on étudie après. Nous pensons qu’il faut s’inscrire dans la logique de l’enseignement de qualité que nous prônons. Nous venons de finir une marche qui a chuté par le dépôt du mémorandum à la Division et à la mairie, nous demandons que la solution soit trouvée endéans 8 jours », précise notre source.

Il faut par ailleurs souligner que si la rentrée a avorté ce lundi dans la ville commerciale de Butembo, à Beni cependant, les enseignants ont souhaité malgré leurs difficultés, occuper les élèves tout en menant au même moment leur lutte pour leur prise en charge.

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Azarias Mokonzi/Beni