Le 10ème anniversaire de la publication du Rapport Mapping publié par les Nations-Unies n’est pas passé sous silence au Nord-Kivu, et à Bukavu particulièrement, où plus des 400 structures ont été dans la rue pour une marche pacifique et réclamer son application.
En effet, les victimes des viols, des violences sexuelles, des massacres, des atrocités des guerres, accompagnée par la société civile bureau de coordination Sud-Kivu, la nouvelle dynamique delà société civile du Congo, l’ordre des avocats, certains députés et pour ne citer que cela, tous étaient visibles dans cette marche populaire qui est partie de la place Muzihirwa, dans la commune d’Ibanda à Bukavu.
Le point de chute a été Nyamoma, au cabinet du gouverneur de province, où deux mémorandums ont été lus et déposés entre les mains du gouverneur de province, Theo Ngwabidje Kasi, qui les a réceptionnés.
Appliquer les recommandations du Rapport Mapping
Le but de cette marche était de réclamer l’application des recommandations du rapport Mapping et de soutenir le docteur Denis Mukwege dans sa lutte pour la sécurité dans l’Est de la RDC en mettant en œuvre des recommandations issues du Rapport du projet Mapping des Nations-Unies.
Ce rapport publié il a 10 ans, déjà révèle les violations les plus graves des droits de l’homme et du droit international humanitaire commises en RD Congo entre 1993 et 2003. Relégué aux oubliettes, le prix Nobel de la Paix, le docteur Denis Mukwege, réclame qu’il soit exhumé et que les recommandations soient appliquées et exige aussi aujourd’hui plus que jamais que la communauté internationale puisse instaurer un tribunal pénal spécial pour le Congo.
Selon le premier mémo lu par la présidente du bureau de coordination de la société civile du Sud-Kivu, Marie Migani, adressé au Secrétaire général des Nations-Unies, il est désormais visible qu’il n’y aura ni sécurité, ni développement durable en République Démocratique du Congo et dans la région des Grands Lacs sans le respect des droits humains, et sans le recours à une justice indépendante et impartiale garantissant aux victimes leurs droits à la justice, à la vérité et aux réparations.
Que l’Onu soutienne les efforts du président Tshisekedi
Selon le mémo, il est demandé au Secrétaire général l’ONU de soutenir les efforts du président de la RDC, Félix Tshisekedi, qui s’engage à recourir aux différents outils de la justice transitionnelle, d’assister les autorités congolaises dans l’adoption et la mise en œuvre effective d’une loi nationale sur la protection des défenseurs des droits humains en général et d’une loi spécifique visant la protection et l’assistance des victimes et des témoins, d’encourager la création, par le gouvernement congolais, d’un Fond d’indemnisation au profit des victimes des crimes les plus graves.
De la part du président de la nouvelle dynamique de la société civile du Congo NDYSC, toute manœuvre doit être mise sur pied pour arrêter la hache de la mort qui refait surface au jour le jour à l’Est de la RDC, faisant des massacres et autres atrocités.
Instaurer un Etat de droit en RDC
Il a donc appelé le président à respecter ses engagements dans son tout premier discours lors de son investiture à la présidence, celui d’instaurer un Etat de droit et la paix à l’Est du Congo. Il a demandé au président de la République de mettre en œuvre tout ce qui est contenu dans le Rapport Mapping et d’instaurer un tribunal pénal pour le Congo.
Il a fini par affirmer que les acteurs de la société civile, ensemble avec les psychologues, médecins, l’ordre des avocats et tous ceux qui sont impliqués dans le système judiciaire au Sud-Kivu sont prêt à accompagner le chef de l’État dans ses démarches pour la paix à l’Est du pays.
Rappelons que lors de la demande du Prix Nobel de la paix 2018 de voir le Rapport Mapping être publié, des menaces de mort ont été émises contre le Docteur Mukwege, ce qui a poussé la communauté nationale et internationale à hausser la voix pour que Mr Denis Mukwege soit protégé.
Gloire Ushindi/Bukavu