Les attaques contre les humanitaires dans l’est de la RDC condamnées par OCHA

Les attaques contre les humanitaires dans l’est de la RDC persistent, et le travail des personnels humanitaires demeure périlleux. A chaque sortie, on enregistre des pertes en vies humaines parmi le personnel des agences, qui restent pourtant le dernier secours des populations, privées de tout après le passage des groupes armés.

Ce mois de septembre n’a pas fait exception. En effet, deux attaques ont récemment touché des travailleurs humanitaires dans l’est du pays, causant la mort d’un humanitaire au Nord–Kivu et l’enlèvement de trois autres en Ituri. 

Travail à haut risque

Le Coordonnateur humanitaire intérimaire d’OCHA, Diego Zorrilla, condamne fermement ces attaques contre les travailleurs humanitaires. Il rappelle les risques que prend ce personnel humanitaire et les contraintes d’accès liées au caractère volatile de la situation sécuritaire dans l’Est du pays. 

Selon le communiqué d’OCHA, la dernière victime est Mathieu Musharhamina Chengangu. Agé de 43 ans, cet homme a trouvé la mort le 16 septembre lors d’une attaque lancée par des hommes armés non identifiés du convoi humanitaire dans lequel il se trouvait. Il travaillait pour l’organisation non gouvernementale World Vision.

Les membres du convoi venaient de terminer une distribution de vivres ayant couvert cinq mille ménages déplacés dans le territoire de Lubero, au Nord-Kivu. Un autre membre du personnel de World Vision, blessé par balle au cours de cette attaque, est actuellement hospitalisé.

Victimes d une embuscade à Djugu, en Ituri

Deux jours après cet incident, trois travailleurs humanitaires de l’organisation Caritas ont été kidnappés, alors qu’ils étaient en mission pour la réparation d’un ouvrage hydraulique à 16 kilomètres de la ville de Bunia, dans la province de l’Ituri. Ils sont actuellement portés disparus. 

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Que les coupables soient appréhendés et jugés

Le Coordonnateur humanitaire intérimaire en RDC se dit profondément consterné par tous ces actes de violence dirigés contre le personnel humanitaire, qui œuvre au quotidien pour sauver des vies.

Il demande en outre un accès rapide et sans entrave aux populations affectées par les situations de conflits à l’Est du pays. Il souhaite également que des investigations sur ces incidents soient menées et que les coupables appréhendés et jugés.

Pour rappel, une embuscade tendue dans la nuit de mercredi 16 septembre, à un convoi de l’ONG World Vision vers Kasiki-Miriki, au sud-ouest du territoire de Lubero (Nord-Kivu) avait fait un mort, un blessé et deux personnes portées disparues.

D’après l’autorité territoriale de Lubero, Richard Nyembo, les assaillants avaient ouvert le feu sur les victimes alors qu’elles revenaient d’une activité de distribution de vivres aux déplacés dans la zone de Kasiki, Miriki et Luofu.

Selon lui, des éléments Mai-Mai seraient les auteurs de cette attaque. De son côté, la société civile de Lubero avait appelé à une journée sans activité le jeudi 17 septembre, pour exiger la libération des humanitaires enlevées par les assaillants.