CENI : Educiel dénonce et fustige le trafic d’influence et la corruption à la Présidence

Dans une déclaration parvenue  à la rédaction d’Infocongo.net ce lundi 03 août,  les organisations de la plateforme thématique Education civique et observation électorale, Educiel, sont  montés au créneau pour dénoncer et fustiger des pratiques malsaines observées en cette période particulière où l’on assiste aux tractations quant à la désignation des nouveaux acteurs de la Commission électorale nationale indépendante, CENI.

En effet, Monsieur André Kiomba, le Coordonnateur national et Porte-parole de cette mégastructure réunissant plus de 300 organisations représentées au niveau de l’organe exécutif par 30 organisations, a présenté succinctement les préoccupations de cette organisation dont voici le contenu:

Nous, Plateforme des organisations de la société civile de la thématique Education Civique et Observation électorale, EDUCIEL en sigle, constituée 300 organisations, lesquelles sont représentées au niveau de l’organe exécutif par 30 Organisations,

Réunis ce jour pour évaluer la situation générale du contexte sociopolitique  dominée par une controverse véhémente relative à la problématique de la désignation des nouveaux animateurs de la CENI en général et de celle de son futur Président en particulier ;

Sensibles à l’évolution en dents de scie du processus de désignation des futurs membres de la CENI ;

Ayant fait le tour d’horizon de toutes les dimensions de la question électorale spécialement  de son cadre juridique ainsi que des conséquences fâcheuses auxquelles ladite question expose la Nation congolaise;

Conscients du fait que les animateurs de la CENI en place ne jouissent plus de la légalité puisqu’étant au-delà de leur mandat depuis 13 mois et devraient, de ce fait,  être remplacés suivant les prescrits de la Loi organique en vigueur en ses articles 10, 12, 13 et 24 bis ;

Vu la nécessité urgente de la désignation d’une nouvelle équipe de la CENI devant constituer le support technique légal incontournable pour contribuer à la mise en œuvre des réformes électorales légales, institutionnelles et technico-opérationnelles ce, conformément aux prescrits de la loi organique en vigueur en ses articles 9 point 4 et 13;

Convaincus que le retard écopé par la désignation des nouveaux animateurs de la CENI impactera redoutablement aussi bien sur le respect de l’échéance électorale 2023, exposée à ce jour au glissement, que sur l’efficacité des réformes électorales tant réclamées qui est, par ailleurs, une exigence technico-opérationnelle ni suspensive ni antinomique de cette première;   

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Vu la cacophonie qui caractérise la gestion de l’enjeu relatif à ladite désignation et la tension sociale qui s’installe dangereusement parmi les acteurs clés du processus électoral, principalement au niveau des Institutions de la République au point de causer une sérieuse rupture de coopération de confiance interne institutions;

Profondément préoccupés par des clivages négatifs qui prennent corps au sein  des différentes strates sociales du peuple congolais de suite, lesquels clivages consacrent divisions et antagonismes de tous genres ;

Craignant que cet état de choses ne dégénère et ne donne lieu à des méfaits redoutables mais évitables tels la consécration du gâchis électoral pour 2023, le recul démocratique, l’exacerbation des conflits électoraux et des tensions sociales, si l’on n’y prend garde ;

Forts de constatations déplorables faites et nous fondant sur  notre qualité d’acteurs de la société civile membres de la plateforme EDUCIEL, unique cadre de concertation entre la CENI et la Société civile spécialisée de la question d’éducation civique et de l’observation électorale officiellement reconnu et établi par l’administration électorale de la RDC depuis 2015 et régi par un acte constitutif et un protocole d’accord de partenariat signé avec CENI :

Primo : dénonçons et fustigeons

Le recours à des pratiques ignobles de trafic d’influence et de corruption perpétrées par quelques Conseillers à la Présidence de la République pour imposer un candidat à la présidence de la CENI au mépris des dispositions de la loi organique de 2013 portant organisation et fonctionnement de la CENI ;

L’usage des faux signé Freddy Bonganga, personnage n’ayant ni qualité ni compétence de représenter l’EDUCIEL, aux fins de mandater légalement et régulièrement un animateur à la CENI au nom de la société civile ;

Le dédoublement passible des sanctions, de la plateforme EDUCIEL par Monsieur Freddy Bonganga DJEMA à des fins de magouille au profit d’un candidat président de la CENI, Denis Kadima pour ne pas le citer, victime de la manipulation et du charme de la bande à Bonganga qui s’est recrutée parmi les Conseiller du Président de la République. Heureusement que tout homme ou toute femme de bon sens comprend sans peine que cela relève de l’imposture d’un acteur politique qui s’arroge un droit que la loi ne lui reconnait nullement : présenter un candidat au poste de président de la CENI, pouvoir et droit qui ne sont reconnus qu’aux seules ASBL de droit congolais des secteurs des  élections et d’éducation civique, de défense des droits de la femme et de confessions religieuses (cfr article 24 bis Loi organique de la CENI.

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Il sied de signaler en outre à l’opinion nationale et aux instances de décision que monsieur Freddy Bonganga Djema s’est enrôlé en politique et a battu campagne aux élections de décembre 2018 à la députation nationale sous numéro 691 dans la Circonscription électorale de la TSHANGU dans le regroupement politique AR de la Sénatrice Francine Muyumba. Dès lors, valider une désignation d’un délégué de la société civile à la CENI concoctée et signée par un acteur politique serait une violation flagrante aussi bien de la loi organique sur la CENI en ses articles 10 et 24 bis que de la loi 004 de 2004 portant organisation et fonctionnement des ASBL en RD Congo.

L’instrumentalisation des institutions judiciaires, particulièrement certains juges du Tribunal de Grande Instance de la Gombe, par quelques Conseillers de la Présidence de la République à rendre une justice au comble de l’iniquité en faveur d’une désignation basée sur le faux et usage de faux et la magouille qui entacherait malheureusement  la crédibilité de l’Institution Président de la République, de la Justice et de la future administration électorale

Le recours aux  pratiques condamnables de raccourcis de mauvais alois,  de pression, de tricherie et de clientélisme pour obtenir des faveurs imméritées, pour le cas d’espèce, imposer un candidat président de la CENI en dehors de la procédure légale; pratiques qui en revanche, n’ont pour effets que de  saper l’action et la vision du Chef de l’Etat, Président de la République, son Excellence Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo ainsi que ses inlassables efforts de lutte contre la corruption et de l’instauration de l’Etat de droit en RDC.

Secundo : recommandons 

Au Président de la République, Chef de l’Etat (avec l’expression de notre déférence) :

De prendre la mesure de la circonspection qui s’impose à lui dans le choix et le maintien au tour de lui, de ses collaborateurs et de noter qu’il existe des faucons autour de lui qui ne partagent et, de ce fait, sapent sa vision du Congo ;

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De dénicher les auteurs de trafic d’influence autour de lui qui usent abusivement de son nom et de leur posture pour verser dans la magouille, salissant ainsi son nom et sa réputation d’apôtre de l’Etat de droits ce, en vue de les mettre hors d’état de nuire ;

En tant que garant du bon fonctionnement des Institutions de la République (cfr article 69  de la Constitution de la République) dont la CENI,  de tenir à son serment constitutionnel relatif à la défense des lois de la République (article 79 de la Constitution), le cas échéant,   de veiller au respect strict de l’indépendance et l’autonomie requises par le processus de désignation des délégués de la société civile à la CENI (cfr article 10 points 1, 2 et 3)

A l’Assemblée Nationale 

De constater que Monsieur  Freddy Bonganga Djema et toute sa bande ignorent tout de la procédure à suivre pour l’exercice qui nous préoccupe à présent, entendez la désignation des animateurs de la CENI ;

De rejeter purement et simplement le dossier porté par Monsieur Freddy Bonganga Djema pour défaut de qualité et de compétence, d’une part, et d’autre part, pour avoir sciemment foulé aux pieds l’instrument juridique qui réglemente la matière sous examen et s’être ainsi discrédité et par la même voie, avoir discrédité son candidat protégé monsieur Dénis Kadima ce, ayant tous prouvé leur ignorance en la matière.

A la société civile congolaise, toutes thématiques confondues :

De se mobiliser pour barrer la route aux imposteurs qui cherchent à salir l’image de la composante société civile en imposant un candidat président de la CENI au mépris des procédures légales édictées et applicables en la matière.

De rejeter toute tentative de politisation de l’Organe de Gestion des Elections pour sauver la démocratie et l’avènement de l’Etat de droit en RDC.

L’EDUCIEL se réserve ainsi le droit de saisir les instances juridictionnelles Nationales et internationales afin de faire respecter la loi et d’avoir gain de cause dans cette affaire.

Fait Kinshasa le 29 Juillet 2020

Pour EDUCIEL

Les Organisations membres du Secrétariat Permanent

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