Dans un nouveau rapport d’enquête publié par la plateforme des lanceurs d’alerte Global Witness et Plaaff intitulé « Des sanctions, mines de rien », il est souligné que la Gécamines, société de l’Etat congolais, a bel et bien signé un contrat à bas prix avec l’une des sociétés créées par le multimilliardaire juif et ami de Joseph Kabila, Dan Gertler, juste avant le départ du pouvoir de l’ancien président congolais.
Cet homme d’affaire israélien est sous sanctions des Etats-Unis depuis 2017 et accusé d’avoir servi d’intermédiaire dans la vente d’actifs miniers en République Démocratique du Congo à hauteur d’un milliard et demi de dollars entre 2010 et 2012.
Une histoire rocambolesque
Le même rapport indique que Dan Gertler a essayé d’échapper à ces sanctions en créant d’autres réseaux par des personnes avec différents prête-noms, sa femme, des membres de ses familles, des amis qui lui ont permis de continuer à opérer.
Ces derniers ont obtenu des permis miniers à bas prix. Gabriel Bourdon Fattal, l’un des auteurs du rapport, souligne qu’on cite aussi un certain homme d’affaires russe de 86 ans qui serait utilisé par ce dernier mais après vérification, on retrouvera que c’est un pauvre monsieur qui vit dans un petit immeuble à Moscou, roulant à bord d’une petite VW de seconde main.
Afriland Bank citée
Le même rapport cite Afriland Bank, filiale d’une banque camerounaise, soupçonnée par Plaaff et Global Witness d’avoir facilité le blanchiment de dizaines de millions de dollars à travers des dépôts en liquides.
Les auteurs du rapport, appuyés par des journalistes d’investigation ont découvert tout un réseau d’entreprises, certaines basées dans des paradis fiscaux, d’autres à Hong Kong, en Suisse ou même en République Tchèque.
Que faire pour stopper Dan Gertler ?
Selon ces investigateurs, les sanctions des Etats Unis se sont avérées inefficaces, d’où il faut envisager d’autres moyens, afin de mettre la main sur les intérêts du multimilliardaire israélien et ami de Joseph Kabila.
Ils envisagent par exemple des sanctions contre ces banques qui continuent à gérer ses parts et à faciliter le blanchiment d’argent à travers des dépôts en liquide comme c’est le cas avec Afriland Bank.
Jacques Kalokola