CENI siège

Suite à la discordance des sons, constatée au sein des confessions religieuses, au sujet de la récente désignation du secrétaire exécutif de l’équipe sortante, à la tête de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI);  Albert Kankienza Mwana Mbo, l’archevêque général de l’Église  de Réveil du Congo, propose une médiation interconfessionnelle, afin d’opérer un choix responsable du président de cette institution-mère de toutes les autres institutions républicaines démocratiques en Rdc.

Albert Kankienza

Faut-il à ce niveau reprendre à zéro pour enfin parvenir à un large consensus ?

Des tractations ont été entamées la semaine écoulée,  par la composante « Confessions religieuses »,  en vue d’élire à la tête de la CENI, une personnalité intègre; et d’autres nouveaux animateurs qui pourront enfin redorer le blason longtemps terni d’une aussi grande institution républicaine en Rdc. Ce qui pourrait à nouveau redonner confiance à l’électorat congolais.

Cependant, l’élection de l’un des membres de l’ancienne composition a jeté de la poudre au feu dans le camp de cette composante,  à qui revient de droit, la charge de doter la Commission Électorale,  des animateurs irréprochables, à la limite incorruptibles,  pour des élections libres et transparentes dont les résultats seront d’office incontestables par tous. Un idéal peut-être, mais qui  du moins pourront convaincre la majorité des électeurs congolais.

Cette dissension a fait naître deux camps. Notamment, le Prélat Catholique et l’Eglise du Christ au Congo d’une part, s’opposant à l’élection de Ronsard Malonda, ancien secrétaire exécutif national de la CENI, soutenue, pourtant,  par les autres membres de la composante.

Ronsard Malonda

C’est en ces termes qu’a suggéré Samedi, 13 juin dernier, devant la Presse, l’ex-président des églises de réveil et pasteur de l’église « Foi abondante » :

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Reprendre le processus électoral de zéro

« Il est plus qu’urgent de reprendre à zéro le processus de désignation de notre représentant à la CENI. J’exhorte mes pairs à privilégier la paix, la concorde, mais surtout de renoncer à toute tentation du court terme et de privilégier une vision inspirée par le seul souci d’épargner notre pays une énième crise pré ou post électorale ».

Cette déclaration prouve à suffisance le souci du pasteur visionnaire de suspendre le processus, de chercher à atteindre un large consensus interconfessionnel avant d’entrevoir une nouvelle élection de nouveaux animateurs de la CENI.

Pour lui, cette restructuration doit s’opérer sur base des critères de crédibilité, d’impartialité, de probité intellectuelle et morale avérées. Le président en l’occurrence, devra faire preuve de moralité irréprochable, de compétence, d’impartialité.

Il ne devra être inféodé à aucune formation partisane. Car cela va de la responsabilité des autorités religieuses vis-à-vis de la Nation et du monde, de Dieu et des hommes dont les fidèles de leurs églises respectives. Afin d’éviter de fâcheuses conséquences historiques  pouvant impacter des générations entières, mais surtout influer sur la conscience  et la notoriété des pasteurs ou pères des 8 confessions religieuses qui votent aujourd’hui.

À propos, faudra-t-il aux responsables  religieux,  répondre favorablement à l’appel du pasteur, pour aplanir leurs divergences ?

Point n’est besoin de rappeler ici les antivaleurs longtemps décriées dans le chef des animateurs de ladite institution durant plus d’une décennie des cycles électoraux connus en Rdc. Nonobstant diverses contestations pré ou post électorales inhérentes.

Restructurer pour crédibiliser

Une restructuration au vrai sens du terme s’avère  plus que nécessaire, pour crédibiliser à nouveau cette instance de souveraineté nationale, en réhabilitant son indépendance, source des conflits observés jusqu’alors.

Déjà l’image des confessions religieuses, à qui incombe la tâche de choisir ces animateurs, semble entamée. Une rectification de tir s’impose, du moins cette fois-ci, afin de renverser la tendance. Les pasteurs et pères des Églises ont donc tout intérêt à mettre de l’eau dans leur vin. Plus question d’indexer telle ou telle autre tendance religieuse, qui serait à la base du chaos électoral que nous déplorons tous. Il s’agit plutôt d’élire en âme et conscience, sur des critères objectifs,  comme ceux  avancés ici par l’archevêque général, en vue de sauver toute la nation.

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Le peuple congolais qui n’en a que trop souffert, a besoin d’une CENI réellement indépendante. Sachant qu’elle est l’institution, fondement de toutes les autres institutions de la République, elle ne produira que ce qu’elle aurait semé : de la corruption ne peut venir que la corruption.
Les chefs religieux ont donc du pain sur la planche !

Didier Tshombe