Assemblée nationale RDC

Le Rapporteur de l’Assemblée nationale, le Professeur Célestin Musau Kalombo, a informé ce lundi 15 juin que considérant l’état d’urgence sanitaire, la clôture de la session ordinaire de mars 2020, initialement prévue pour aujourd’hui lundi 15 juin, en application de l’article 115 de la constitution, est retardée conformément à l’article 144 alinéa 3 de la constitution.

Remplacement de Kabund, rendez-vous manqué

Plusieurs matières restent en suspens dont l’élection du nouveau Président vice-président du bureau qui devra remplacer Jean Marc Kabund dont le recours au Conseil d’Etat a été jugé fondé et recevable.

Ce qui a provoqué le report de cette élection à candidat unique en la personne de Patricia Nseya Mulela, élue de l’Udps Likasi. Prévue le vendredi 12 juin, cette élection a été renvoyée à une date ultérieure par la présidente de cette chambre, Jeanine Mabunda, après concertation avec le chef de l’Etat. Les députés nationaux s’étaient vus interdire l’accès au Palais du peuple par la Police à la demande du Procureur Général de la République.

Une Céni qui divise

Une autre matière sensible et pas le moindre, est la désignation des nouveaux animateurs de la Céni qui fait couler beaucoup d’encres et de salives. L’on retiendra que c’est depuis quelques jours que des tractations se font pour désigner un nouveau président de la centrale électorale, la Céni, par les confessions religieuse, ce qui à ce jour, se sont soldées par l’échec.

Le jeudi 11 juin, l’Ambassadeur des Etats-Unis en Rdc, Mike Hammer, et le Cardinal Fridolin Ambongo, sont revenus sur la question et ont conclu que la Commission électorale nationale indépendante, Céni, doit être dirigée par une personne qui n’a pas de coloration politique et exempte de tout reproche, en vue de renforcer la démocratie en république Démocratique du Congo.

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2000 $ ou rien !

La présidente de l’Assemblée nationale, Jeanine Mabunda, avait adressé une correspondance en date du 21 mai au Premier ministre Ilunkamba d’augmenter les émoluments des députés de 2000 dollars américains chacun, soit un impact d’1 millions de dollars américains par mois, et de 50% des frais  de fonctionnement de l’Administration de la chambre basse du Parlement.

Cette démarche a suscité plusieurs réactions dont celle du président de l’Association congolaise pour l’accès à la justice, Acaj, qui a fait une déclaration samedi 13 juin que l’attitude des députés à vouloir augmenter leurs revenus est symptomatique de l’égoïsme :

« Le contexte économique actuel caractérisé par la baisse des recettes publiques face à l’augmentation des dépenses liées à la riposte contre la Covid-19 et à l’atténuation des chocs sur le plan socio-économique n’est pas favorable pour que le gouvernement accède à cette demande visiblement décousus de tout humanisme. Je dénonce la tentative des députés à vouloir réévaluer leurs rémunérations. Cette attitude contrarie la réduction de train de vie tant réclamée, et est symptomatique de l’égoïsme et l’indifférence de leur part face à la misère du peuple dont ils sont l’émanation ».

Jeanine Mabunda, la dame aux missions impossibles

L’on sait lire sur les trois tableaux en présence que le speaker de la chambre basse est dans tous les coups afin de répondre aux manœuvres du Front commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila.

Pour des personnes averties, toutes ces crises à répétition sont orchestrées pour faire couler le temps, à deux ans des élections prévues en 2023. Logiquement, il ne restera désormais qu’une année à Félix Tshisekedi pour diriger le pays, 2021, car l’année 2022 est considérée comme année de précampagne.

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Jeanine Mabunda réussira-t-elle à donner une réponse favorable à son autorité morale qui a démontré qu’il a encore le monopole sur plusieurs questions de la vie nationale, dont les nominations des nouveaux mandataires des entreprises publiques, qui ont vu le Fcc a raflé à lui seul 70 %. Il reste vrai que le Fcc gagne toujours, ce qui a valu à son initiateur, Joseph Kabila, le surnom de « Pca » !

Jacques Kalokola