Il ne se passe plus un jour sans que le nom de Vital Kamerhe, directeur de cabinet et allié du chef de l’Etat ne soit cité dans de sales affaires de détournement. Cette fois ci, l’accusation semble très fondée et documentée, surtout qu’elle vient d’un député national et pas des moindres, le MLC Jean Jacques Mamba.
En effet, le député élu de Kinshasa dans la circonscription de la Lukunga a adressé lundi, 17 février, des questions écrites à Vital Kamerhe.
Selon une correspondance dont copie est réservé à la présidente de l’Assemblée nationale, le président de l’UNC devra apporter des éclaircissements sur les résultats de ses enquêtes préliminaires qui auraient révélés plusieurs violations de la loi relative à la passation des marchés publics et de la loi de finances.
Il est question d’un montant de 237.000.000 USD
Le député Jean Jacques Mamba pense que toutes les réponses à ses interrogations permettront d’établir les responsabilités et pouvoir, ainsi, restituer la vérité aux congolais dans le cadre de sa mission de contrôle parlementaire.
Dans cette correspondance, le député conclut de la sorte : « De ce qui précède, je vous prie de m’apporter les éclaircissements sur les questions suivantes :
-La quasi-totalité des marchés publics conclus par la présidence ont été passé en procédure de gré à gré en violation des dispositions des articles 37 et 42 de la loi relative aux marchés publics.
Pourriez- vous, légalement, justifier la nécessité de cette procédure pour ce type d’ouvrages ?
–Le sujet Sahim Houballa Jammal, non autrement identifié, se voit attribuer par votre administration, deux marchés publics de 171 000 000 USD (cent septante et un millions de dollars américains) pour ses deux sociétés respectives créées dans l’espace de 8 mois entre août 2018 (SAMIBO SARLU) et avril 2019(HUSMAL SARL), pourriez- vous nous dire plus sur ce privilège qui viole plusieurs articles de la loi susmentionnée en nous décrivant le cadre légal de ce choix ?
Ni vu, ni connu, je t’embrouille!!
–Après votre visite à la prétendue société SOCOC (non identifié au guichet unique d’entreprises et prétendument propriétaire de monsieur BISHEKWA Vanny), cette dernière s’est vu attribuer, par votre administration d’une somme de 66.000.000 USD (soixante- six millions de dollars américains) en procédure de gré en gré pour la construction de 30 Km de route à Goma (10 Km) et Bukavu (20 Km).
Pourriez-vous nous expliquer le montage financier qui a impliqué le FONER et Trust Marchant Bank pour cette fin, entendu que le FONER ne peut pas participer à des financements de construction et réhabilitation des routes ? »
Cependant, le député national MLC, a pris quelques précautions quant à l’irrecevabilité de sa requête par le bureau et brandit la jurisprudence dans le cas de l’affaire « Benalla » en France et l’avis d’un juriste congolais : « la jurisprudence dans le cas de l’affaire Benalla en France avec l’audition du directeur de cabinet et le secrétaire général de l’Elysée par une commission parlementaire nous permettent d’avancer dans cette démarche considérant qu’il y au distinguo entre le Président de la République (irresponsable devant le parlement) et les services administratifs de la Présidence de la République sous l’autorité du directeur de cabinet.
Je vous joins à titre informatif un avis d’un juriste que je tiens en respect de cette démarche », peut-on lire dans cette correspondance dont une copie est adressée à Jeannine Mabunda, présidente de l’Assemblée nationale.
Avec cette énième accusation, l’image de Vital Kamerhe ne fait que se ternir du jour au jour.