Professeur Norbert Basosila : « une année académique se prépare »

Ancien Directeur Général de l’Institut Supérieur des Techniques Médicales de Kinshasa (ISTM), et souvent appelé le bâtisseur pour avoir permis à cette institution qui est restée plusieurs années locataire dans les bâtiments de l’université de Kinshasa d’avoir ses propres installations, que l’on peut apercevoir en face du Cnpp, le Professeur Basosila Norbert est Docteur en chimie analytique à l’Unikin. Il a bien voulu donner à la rédaction d’Infocongo.net son point de vue sur la situation actuelle à cette Alma mater. En vrai gestionnaire, Norbert Basosila pense que toute année académique se prépare pour éviter ce genre d’accrochages entre les étudiants et les autorités ayant l’enseignement supérieur et universitaire à leur charge.

Infocongo.net: Que pensez- vous de la décision du ministre de l’Esu, Thomas Luhaka, fixant la reprise des cours à l’Unikin ce 24 février 2020 ?

Les cours ont été suspendus par le ministre de l’Esu et il revient à lui de lever la mesure s’il estime que toutes les conditions sont réunies pour que nous puissions reprendre à cette date là.

Mais une chose est de reprendre les enseignements et aussi une autre est d’arrêter un chronogramme qui va permettre à ce que l’année académique arrive à sa fin et cela signifie que le programme soit entièrement assuré. Cela va de l’honneur  et de la crédibilité de notre pays vis-à-vis des organismes internationaux qui veillent  sur l’enseignement supérieur et universitaire comme l’Unesco.

Nous en tant que professeurs, nous attendons qu’à côté de cette mesure politique qu’il ait des mesures d’accompagnement technique qui puissent nous permettre de comment nous prendre et  de pouvoir donner aux enfants le programme prévu et qui correspond aux diplômes qu’ils sont en train de chercher. Nous acceptons cela pourvu que les politiques  acceptent ces mesures d’encadrement.

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Comment pensez-vous que le gouvernement peut assurer cela ?

Chaque année académique à travers  le monde se développe sur 9 mois. Normalement  l’année académique commence le 15 octobre pour se clôturer le 31 juillet 2020, la date prévue pour la collation des grades académiques. Si nous faisons des comptes à partir du 15 octobre 2019 au 15 février20 20, on va déjà consommer 4 mois. Il est maintenant question de  savoir comment donner les cours durant 5 mois au lieu de 9 mois. Il n’est pas toujours question de donner les cours mais il y aussi question de laisser le temps à l’étudiant d’assimiler complètement les cours.

Si nous devons donner les cours à la volée pour clôturer, il y a aussi des conséquences pour l’assimilation des étudiants. Il faut aussi du temps à l’étudiant  pour le repos et pour des travaux pratiques. Il y  a quand même un problème  et j’espère que l’autorité tiendra compte pour que l’on puisse préparer un autre calendrier pour permettre que la matière soit donnée entièrement et dans les conditions acceptables.

Les responsabilités sont-elles partagées entre autorités académiques et les étudiants par rapport cette situation ?

Si je parle en tant qu’individu en dehors de ma qualité de professeur, je peux dire que les revendications sont prévues par la constitution. Mais l’on ne peut pas accepter qu’en même temps que vous revendiquez, que vous commenciez vous-même à casser tout ce qu’il y a dans votre université. Vous vous attaquez à l’infrastructure dans laquelle vous étudiez et qui vous aide comme les homes qui vous aident à être logés, d’éviter les problèmes des transports qui est un casse tête pour aller au cours.

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Et quand vous cassez tout cela on se demande bien ce que vous cherchez à l’université, si ce n’est autre chose que l’éducation. Parce que si seulement il y avait une revendication pacifique, en marchant pacifiquement, et en levant seulement le ton, cela pourrait aboutir à une concertation entre les décideurs pour une solution rapide. Mais lors qu’il y a des actes de vandalisme, on ne peut trouver une bonne solution.

L’IPR aussi risque de créer des remous du côté des professeurs ?

Pour ce cas, les professeurs ont leur association, l’Apukin qui est la bouche autorisée pour prendre des décisions après concertation avec les membres et le moment venu, si elle estime que cela est utile elle se prononcera. C’est elle qui appréciera. Ce n’est pas à une seule personne de se prononcer. Nous attendrons si l’autorité a pris le soin de prendre langue avec le gouvernement. D’ailleurs c’est un problème national, tout l’enseignement supérieur et universitaire est concerné.

Qu’est ce qu’il faut envisager dans l’avenir pour que l’on ne revienne pas dans les longues années académiques avec ces incidents ?

Une année académique se prépare, elle ne s’improvise pas. Nous les enseignants par exemple  nous la préparons. Comment ? Eh bien, on actualise les cours en tenant compte de l’évolution de la science, on se prépare à affronter 9 mois d’enseignements aussi bien physiquement que mentalement.

Il est aussi nécessaire pour les autorités d’avoir aussi l’occasion  de s’assoir pour étudier les problèmes qui se sont produits au cours de l’année écoulée et préparer des solutions pour la nouvelle année académique pour qu’il n’y ait pas des faits cumulatifs.

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Il faut prévenir et quant on a prévenu, tout devient facile. Malheureusement c’est ce qui est souvent le cas. Et si on ne sait plus quoi faire , on créé des ordres alors qu’avec tout ce que l’on avait comme organisations au niveau politique, au niveau du comité d’administration, au niveau de la coordination des étudiants, au niveau des syndicalistes, au niveau de la police universitaire, on pouvait se mettre ensemble pour discuter et éviter le pire.

La plupart de cas la majorité pense que c’est par mauvaise foi que l’on a pris cette décision là et parce que l’on est contre elle, et la suite, on la connait, c’est le désordre.

Propos recueillis par Jacques Kalokola