La cinglante de Mabunda !

Il n’a fallut que 48 heures, pour que la Présidente de l’Assemblée nationale, Jeanine Mabunda Lioko Mudiayi sorte de ses gongs et réponde aux propos tenus par le Président de la République, Félix Tshisekedi, à Londres le 19 janvier. Réaction cinglante!

En effet, dimanche soir, devant ses partisans, le chef de l’État s’est dit prêt à dissoudre la Chambre basse, dominée par les partisans de Joseph Kabila, en cas de crise.

C’était à l’occasion d’un échange de vœux avec la presse.

Piquée sur le vif, Mabunda n’y est pas allée avec le dos de la cuillère ! Et pour cause, la question de  la dissolution de l’Assemblée nationale par le président hantait les esprits, et c’est une question qui fâche !

La Chairwoman de l’Assemblée nationale a revêtu le costume de juriste constitutionnaliste, et dans le pur style du berger à la bergère, Mabunda s’est octroyé le droit de « recadrer » le président« : « Mon collègue du Sénat et moi, lui avons rappelé- le 13 janvier dernier lors d’une audience à Kinshasa – le ratio legis de l’article 148. »…

Et de poursuivre sa diatribe :

« Il ne faut pas jeter les articles de la Constitution en pâture à des incompréhensions ou des malentendus. L’article 148 parle bien de dissolution de l’Assemblée nationale, mais dans des cas précis. Il y a des conditionnalités. Il faut qu’il y ait crise persistante entre le gouvernement et la Chambre basse du Parlement. Ce qui, pour l’heure, n’est pas le cas puisque le programme du gouvernement et le budget ont été votés au-delà de notre propre majorité parlementaire ».

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Indignée par le débat « indécent »

Le débat « peut sembler indécent », fulmine-t-elle: « Nos querelles politiques internes, intestines et stériles, doivent s’effacer devant l’essentiel. L’essentiel, pour moi aujourd’hui… les Congolais ont mal par rapport à Beni, par rapport à la menace de balkanisation ».

Pour elle, il n’y a pas de  crise qui justifierait la dissolution de l’Assemblée nationale : « selon les prescrits de cet article, par ailleurs le président de la république est invité dans le cas de cette crise à consulter le Premier ministre, le président de l’Assemblée nationale, et le président du Sénat avant toute décision. Faute de quoi, on serait dans une violation de texte. Et cette violation est régie par l’article 165 de la Constitution, qui dit que toute personne qui méconnaît notre loi fondamentale peut être exposée au cas de haute trahison pour violation intentionnelle de la Constitution. Je ne cite que des articles. Je ne prends pas position ».

Haute trahison, le mot est lâché. Du coup, les députés du CACH se désolidarisent de leur présidente, qualifiant d’outrageant et irrespectueux ses propos contre le chef de l’Etat

Et le venin dans la queue, Mabunda lâche : “Par rapport aussi, au taux de change qui est passé de 1 600 francs congolais (FC), il y a un an, à 1 750 FC aujourd’hui

L’essentiel pour elle est donc là, et non dans l’évocation d’une crise virtuelle…

Jeanine Mabunda, Présidente de l’Assemblée nationale de la RDC

Mais, depuis, la toile s’est enflammée et des tweets volent dans tous les  sens…

Pascal AMISI