Cardinal Fridolin Ambongo

Le cardinal Fridolin Ambongo Besungu a appelé au rassemblement de tous les Congolais et à leur réconciliation au-delà des clivages politiques, religieux, civils et sociaux toujours très prononcés.

De retour de Rome où il a été créé cardinal le 05 octobre dernier par le pape François, l’archevêque métropolitain de Kinshasa, s’est fait l’honneur de donner un point de presse le mardi 12 novembre 2019 à Kinshasa. D’entrée de jeux, il a réaffirmé par cette occasion la vision sacerdotale avant de s’atteler brièvement sur ce qu’est le cardinalat, sa signification et les défis auxquels il est lié dans l’exercice de son ministère.

Appel à l’unité

Cardinal de tous les Congolais, sans discrimination, a-t-il clamé, évoquant les tribulations politiques en cours avec, à la clé, la tension décriée actuellement au sein de la coalition au pouvoir. Par une recommandation tombée à point nommé, le nouveau cardinal a jugé utile de convier les plates-formes politiques de son pays, en l’occurrence le Front commun pour le Congo, FCC, et le Cap pour le changement, CACH, à ne pas passer leur temps à s’entredéchirer.

Eu égard à l’unité de façade affichée et tenant compte de la persistance des velléités toujours antagoniques, il a orienté son discours sur des questions qui appellent à l’apaisement pour que les uns et les autres puissent fumer le calumet de la paix en privilégiant l’intérêt du pays.

Disposé à collaborer

Fridolin Ambongo a proposé sa collaboration tout en gardant un regard critique sur la vie politique et sociale du pays.« Notre rôle, c’est de rappeler à la conscience des uns et des autres, servez le peuple. Ne passez pas votre temps à vous déchirer. Ce que le peuple attend de vous, c’est servir ». 

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Agé de 59 ans, Mgr Ambongo est également membre de l’Ordre des Frères mineurs capucins. Connu pour son combat contre les inégalités sociales, l’archevêque métropolitain de Kinshasa Ambongo est devenu le quatrième cardinal en RD  Congo après les feus Malula, Etsou et son mentor qui est encore en vie, Laurent Monsengwo

Contre les abus du pouvoir

Etre archevêque de Kinshasa c’est entre temps perpétuer l’héritage de trois précédents cardinaux congolais qui ont, à divers degrés, fustigé les abus des pouvoirs consécutifs. Il a assumé les positions fermes contre ces derniers.

Le nouveau cardinal n’a cessé d’inscrire ses actions dans la continuité de son prédécesseur, le cardinal Laurent Monsengwo Pasinya et, avec les autres membres de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) et les associations de Laïcs, a contribué à l’alternance politique en 2019.

Autant, il sied de considérer que l’Eglise en RDCongo a une particularité. L’Eglise est connue pour ses prises de positions devant les dérapages politiques notamment. C’est devenu une tradition d’une Eglise qui s’est toujours mise du côté du peuple. Cette façon de servir le peuple a été confirmée par l’orientation du Pape François d’aujourd’hui lors de sa création.

Raymond Befonda