Mbau cité

La route Mbau-Kamango reste interdite au trafic pour les civils, depuis samedi 12 octobre 2019. Cette situation serait due selon l’armée, à la résurgence d’attaques des rebelles  Adf sur ce tronçon routier d’intérêt capital.

Route stratégique

Selon le porte-parole adjoint des FARDC, cette route de desserte agricole, longue de 90 km rouverte il y a quelques jours, l’est uniquement pour des raisons opérationnelles de l’armée contre les ADF. D’après le général Sylvain Ikenge, cette interdiction qui reste en vigueur jusqu’à la fin de ces opérations, concerne également l’accès de la population de la zone dite Mayongose située à une dizaine de kilomètres au nord-est de la ville de Beni.

« Cette route est ouverte pour que les militaires puissent être ravitaillés, pour que les convois militaires puissent l’emprunter et non pour l’usage civil. Donc nous demandons à la population d’attendre que les opérations se terminent et que l’autorité politico-administrative, c’est-à-dire le maire de la ville de Beni, l’administrateur du territoire de Beni puissent leur dire que l’armée a tout sécurisé et que le service de génie a tout arrangé et que la population puisse l’emprunter (…) cette route constitue une partie où doivent se dérouler les opérations puisque l’ennemi est là. Aucun engin ne pourra passer puisque les militaires ont été instruits pour que personne ne puisse utiliser cette route pour une exploitation quelconque. C’est une zone opérationnelle occupée par l’ennemi, cette zone n’est pas encore nettoyée », a expliqué le général Sylvain Ikenge.

La société civile inquiète des conséquences socio-économiques

En réaction, la société civile coordination de Beni salue cette initiative qui vise à épargner la population du mal, mais elle demande en outre à  l’armée de pouvoir  délimiter les jours afin de rassurer la population sur le retour effectif de la paix dans cette partie longtemps troublée par les Adf, car selon elle, la plupart des habitants dépendraient du revenu de cette route :

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« la plupart de nos populations là-bas sont cultivatrices, et le concret c’est qu’elles dépendent de leurs champs  situés malheureusement sur ce tronçon routier. On risque de prendre des mesures qui sembleraient protéger la population, alors qu’en réalité on l’effondre. La mesure elle est  salutaire en soi, mais alors on doit bien délimiter le délai pour permettre à  ces populations de ne pas se sentir emprisonnées et gênées », a déclaré Kizito Bin Hangi, de la société civile Beni.

Azarias Mokonzi