Eradication du virus à Ebola : Muyembe reste confiant

C’est ce vendredi 2 août 2019 au cours d’une conférence à Goma que le nouveau Coordonnateur du Secrétariat Technique de la riposte contre Ebola, le Docteur Jean Jacques Muyembe, a présenté son Plan RSP4 pour accélérer la lutte contre ce danger qui ne cesse d’endeuiller les familles congolaises.

En effet, le spécialiste congolais en cette épidémie a commencé par souligner que la ville de Goma est un point important de départ vers l’extérieur et vers la capitale de la RDC : « Nous allons tout faire pour que l’épidémie ne perdure pas à Goma. Malheureusement, on a eu ce cas du pasteur qui est passé par ici. Maintenant, nous avons un orpailleur venu de l’Ituri qui est passé par Béni et Butembo avant d’arriver à Nyiragongo. Il a développé la maladie et est resté en famille pendant au moins dix jours, et s’est présenté au centre de santé dans un état très avancé et le lendemain de son hospitalisation, il est décédé. Il a contaminé plusieurs autres personnes sans doute. Mais pour le moment, c’est sa femme et l’un de ses dix enfants. Les deux personnes sont mises sous traitement. Ce matin, les deux malades se portent relativement bien. Nous espérons qu’ils vont résister. Ce sera donc les deux premiers cas guéris à Goma. Si on se présente tôt aux agents de santé, les chances de guérison sont énormes ».

Le docteur Muyembe se veut rassurant

Le Docteur Jean Jacques Muyembe pense que bien que d’autres cas de contamination pourront être enregistrés, le nouveau décédé ayant contaminé d’autres personnes, à ce stade la situation est certainement maîtrisée et que la plupart des contacts ont été vaccinés. Son Plan RSP4 vise à éradiquer l’épidémie qui a fait plus de 1.800 morts dans les provinces du Nord Kivu et de l’Ituri. Il préconise de baser la riposte sur « les évidences scientifiques » pour sa réussite. Seulement les 50% des cas infectés ont été détectés. Il envisage, cependant, de rehausser ce taux à plus ou moins 80% pour espérer venir à bout de la maladie.

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La communauté internationale au chevet des malades

L’OMS, l’UNICEF et le PAM ont réaffirmé leur engagement en faveur de la population de la RDC pour lutter contre la maladie à virus Ebola, qui a totalisé un an jour pour jour le 31 juillet dernier, et c’est à cette occasion que les responsables de ces institutions internationales ont souligné la nécessité de localiser, de prendre en charge et traiter les 100% des cas : « La riposte de santé publique à une flambée d’Ebola nécessite un niveau d’investissement exceptionnel. 100% des cas doivent être traités et 100% des contacts doivent être localisés et pris en charge ».

L’ampleur de la situation nécessite une approche multisectorielle

Pour le Dr Muyembe, il faut redéfinir la situation épidémiologique : « La situation change, ce n’est plus un problème simple de santé publique, mais il sera abordé dans le cadre multisectoriel. Nous devons incorporer les ministères de l’intérieur, de la Défense, de l’EPSP, etc. Il faut revoir les piliers, il faut, par exemple, ajouter celui de la sécurité. Les autorités provinciales seront impliquées et la coordination décentralisée. Nous voulons que la lutte contre Ebola trouve un ancrage dans le système de santé actuel. Par exemple, les médecins chefs de zone vont prendre une part active dans la lutte. Il y aura également un comité provincial de riposte ici à Goma et un autre qui sera dans la province de l’Ituri. Cela, de sorte que les deux gouverneurs soient également impliqués dans la lutte et devront s’appuyer sur les divisions provinciales de la santé. Les autorités connaissent la population. Nous allons ainsi entrer dans la communauté avec les autorités provinciales ».

Ainsi, tout le pays espère sur l’expertise de ce digne fils du pays pour des résultats éloquents au-delà des suspicions qui règnent sur l’introduction d’un nouveau vaccin, lequel, selon certains observateurs avertis, ne serait qu’une affaire de gros sous et qui entrainerait la pérennisation de cette maladie.

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Jacques Kalokola