ONU Femmes/RDC  sollicite la collaboration des patrons des médias congolais pour une meilleure implication de la presse nationale dans la lutte contre les violences basées sur le genre.

C’est dans cette optique que le Cercle Elais de Kinshasa a servi de cadre pour la réunion organisée par ONU Femmes à l’intention des majors de la presse locale ce lundi 29 juillet 2019.

Photos de famille des patrons des médias à la réunion d’ONU Femmes

A cette occasion, la Représentante Résidente, Madame Awa Ndiaye Seck a présenté brièvement le projet que cette institution Onusienne veut mettre en place dans son volet « Elimination des violences à l’égard des femmes »  étant donné que l’ONU Femme travaille pour la promotion et la défense des femmes et des filles, et milite pour plusieurs thématiques dont la lutte contre les violences sexuelles et basées sur le genre.

L’implication des médias très attendue

La représentante veut que les médias s’impliquent davantage pour cette cause et c’est pourquoi elle a tenu à rencontrer les responsables des médias locaux : « Je suis toujours préoccupée par mon travail et je veux que la mission qui m’a été confié en RDC réussisse. Je veux que vous fassiez ce que vous pouvez pour avoir des propositions pragmatiques comme  contribution de la part des médias congolais ».

Les patrons des médias vont ainsi contribuer à l’élaboration d’un canevas qui va accompagner la note stratégique  pour la période 2020-2024 en proposant clairement des contenus qui pourront intéresser les  consommateurs des médias audio-visuels, presse écrite et la presse en ligne. Il sera désormais question de parler davantage de la violence faite aux femmes et autres activités liées à la femme. C’est seulement de cette manière que l’on pourra atteindre les objectifs du développement durable dans son volet 5 en rapport avec l’égalité des sexes.

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Contexte et justification 

Les femmes, les jeunes filles continuent à subir toutes formes de violences qui passent souvent sous silence dans le monde en général et particulièrement en République Démocratique du Congo.

Auparavant, les violences faites aux femmes étaient fréquentes dans les zones en conflits notamment dans l’Est de la RDC, mais actuellement, elles sont devenue monnaie courante dans toutes les provinces et pire encore dans la capitale Kinshasa, où l’on enregistre de plus en plus des cas de viols et des violences à l’égard des femmes.

Le dernier, qui a suscité la mobilisation des Kinoises et Kinois, est celui d’une élève de 13 ans, violée par ses camarades de classe, provoquant l’indignation à travers la ville. Des hommes, des femmes et des jeunes gens étaient descendus dans la rue pour dénoncer ce viol et exiger réparation et justice.

Il y a également le cas d’une fillette de 3 ans  victime de viol au quartier Mbudi, dans la commune de Mont Ngafula par un incivique dit Kuluna, qui a révolté aussi bien les médias, les personnalités et les associations qui ne cessent de dénoncer les viols.

Etant donné qu’ONU Femmes travaille pour la promotion et la défense des femmes et des filles pour plusieurs thématiques, dont la lutte contre les violences sexuelles et basées sur le genre, la représentation de cette entité veut que les médias s’impliquent davantage pour cette cause. C’est pour cette raison que Madame AWA Ndiaye Seck a tenu à rencontrer les responsables des médias locaux.

Des Objectifs: davantage de sensibilisation

Cet échange entre la Représentante d’ONU femmes en RDC et les patrons de presse a pour objectifs de discuter sur  le danger que représentent les violences basées sur le genre(VBG) ; expliquer aux responsables des médias que leur apport dans la sensibilisation et la lutte contre les VBG est d’une grande importance et cela pour un engagement et implication totale des médias dans cette lutte.

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Les résultats attendus

Au regard de l’ampleur que prennent les violences basées sur le genre, il est nécessaire que la population soit suffisamment informée sur cette question. Et à travers cet échange, ONU Femmes RDC attend que chaque média puisse désigner un journaliste qui fera partie du Réseau des journalistes à mettre en place en vue de lutter contre les violences basées sur le genre. Ce réseau sera installé après une remise à niveau.

Ainsi, les médias congolais sont appelés à être de vrais partenaires d’ONU Femmes RDC dans sa lutte contre les VBG, comme l’a si bien dit l’une des responsables de cette institution, Madame Sieane Abdul-Baki, chargée de gouvernance et leadership, ancien ministre du genre au Liberia sous Ellen Johnson Sirleaf.

Celle-ci a aussi insisté sur la responsabilité des médias congolais : « Nous devons travailler ensemble afin de placer la RDC au sommet des attentes par rapport aux Objectifs pour le Développement Durables. C’est la RDC qui est visée et non ONU Femmes, et c’est pourquoi les patrons des médias  doivent collaborer pour cette cause ».

A leur tour, les patrons des médias congolais ont rassuré la Représentante résidente, Madame AWA Ndiaye Seck, de leur franche collaboration et ont sollicité une série d’ateliers pour la mise en musique d’un cahier de charges à lui soumettre dans un bref délai, tout en espérant le retour de la manivelle au vu des conditions de travail des journalistes congolais.

Jacques Kalokola