Les militants de l’Udps ont fini par désacraliser la résidence d’Etienne Tshisekedi. En effet, cela fait deux jours déjà que les combattants de l’Union pour la Démocratie et le Progrès social, se livrent une bataille sans merci au siège même de ce parti connu par la non- violence. Les murs de clôture de la résidence du « sphinx de Limete » ont été escaladés par des policiers appelés en renforts pour rétablir l’ordre.
Du jamais vu dans l’histoire de la République Démocratique du Congo depuis son accession à l’indépendance, jamais un parti au pouvoir n’a présenté un spectacle aussi désolant à la face du monde. Pour la petite histoire, tout est parti du refus de l’installation du nouveau président de la Convention du parti (DCP), monsieur Victor Wakwenda et du président de la commission électorale permanente du parti (CEP), Jaquemin Shabani, le mercredi 08 mai 2019 au siège du parti par des militants se réclamant de Jean Marc Kabund. L’autre groupe qui soutient les deux promus ne s’est pas laissé faire, et la bagarre s’en est suivie à coups de projectiles. La police arrivée sur le lieu a fait un usage démesuré de gaz lacrymogène, provocant plusieurs blessés, acheminés à l’hôpital pour les premiers soins.
La main noire de Kabund…
Pour certains cadres du parti cher à « Ya Tshitshi », dont Paul Tshimanga, porte- parole de l’UDPS, toute la cérémonie a été signifiée à l’avance à l’actuel président ad intérim, Jean Marc Kabund. La convention démocratique ayant été mandatée pour installer le directoire du parti en replacement du camarade Félix Tshisekedi, empêché par ses nouvelles fonctions. Cependant, la présence des policiers ne se justifierait que par un ordre venant de Kabund, qui organiserait même sa propre milice au sein du parti réputé non-violent.
Il faut noter que c’est dans sa résolution du 27 avril 2019 que le président de la convention démocratique du parti avait annoncé la mise en place d’un directoire chargé de gérer le parti suite à l’indisponibilité de l’actuel locataire du palais de la nation.
Cependant, plusieurs commentaires fusent désormais de partout sur l’avenir de ce grand parti politique de l’opposition congolaise, lequel reste selon certains observateurs l’ombre de lui-même depuis la disparition de celui-là qui imprimait d’un charisme indélébile cette grande famille politique, Etienne Tshisekedi wa Mulumba (qui se retournerait trois fois dans son cerceuil pour ne pas parler de sa tombe car n’ayant pas encore été porté à terre).
Les acolytes de l’illustre disparu ne viennent-ils pas d’ouvrir une boite de pandore ? Pauvre « Tshitshi » ! Cette situation intervient juste en cette période durant laquelle les congolais s’activent à faire le bilan des 100 jours du chef de l’Etat et autorité morale de l’UDPS, Félix Tshisekedi, le fils même du défunt président de cette famille politique.
Jacques Kalokola.