Le sommet de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), organisé samedi 30 novembre dernier en Tanzanie pour célébrer les 50 ans de l’organisation, a été marqué par une absence notable : celle de la République démocratique du Congo (RDC). Malgré cela, la situation sécuritaire dans l’Est du Congo a été au cœur des discussions.
Ainsi donc, le weekend dernier à Arusha les chefs d’État de l’EAC ont appelé à une fusion des deux processus de paix en cours pour la RDC : celui de Luanda, mené par l’Angola, et celui de Nairobi, dirigé par l’ancien président kényan Uhuru Kenyatta. Le premier s’est concentré sur la normalisation des relations entre la RDC et le Rwanda, tandis que le second visait à engager des discussions avec les groupes armés congolais.

Il sied de remarquer que si le processus de Luanda a connu des avancées récentes, celui de Nairobi semble stagner en raison de plusieurs facteurs. Selon des experts, certains groupes armés impliqués dans ce processus ont repris les armes et se sont alliés aux forces armées congolaises pour combattre le M23 sous le label “Wazalendo” (patriotes en langue swahili, parlée dans l’est de la RDC). De plus, la défiance entre Kinshasa et Nairobi a fragilisé le processus de Nairobi, le président Tshisekedi reprochant à son homologue kényan d’avoir pris parti pour le Rwanda.

En fait, l’absence de la RDC à ce sommet et la décision de ne pas commenter les conclusions de l’EAC renforcent les interrogations sur l’engagement de Kinshasa dans ces processus de paix, et sèment le doute sur le succès de l’initiative des chefs d’Etat de la sous-région. En effet, les observateurs s’inquiètent des conséquences de cette division sur la stabilité de la région.
Un projet aux enjeux et défis multiples
IL convient aussi de signaler que la fusion des deux processus de paix représente un défi majeur. Les deux initiatives ont des objectifs et des approches différentes, et leur intégration nécessitera des négociations complexes. De plus, la méfiance mutuelle entre les acteurs impliqués risque de compliquer le processus. Si le processus de Nairobi est un échec patant dû à la complexité des réalités sur le terrain, on se demancde comment le fait de réunir les deux processus qui stagnent depuis plsiuers années pourrait faire évoluer la situation de manière positive.
Car, le succès de cette fusion dépendra de la volonté politique des dirigeants de la région, mais aussi de l’implication de la société civile et des groupes armés. Il est essentiel de trouver un consensus sur les questions clés, telles que le désarmement, la démobilisation et la réintégration des combattants, ainsi que la lutte contre l’impunité.
Les défis à venir
La situation sécuritaire dans l’Est de la RDC reste extrêmement préoccupante. Les affrontements entre les FARDC et les groupes armés se poursuivent, provoquant des déplacements de populations et une crise humanitaire.
Pour parvenir à une paix durable, il est nécessaire de s’attaquer aux causes profondes du conflit, notamment les inégalités, l’exploitation des ressources naturelles et les tensions ethniques. Une approche globale et inclusive est indispensable pour répondre aux aspirations de toutes les communautés de la région. Lire aussi : Sommet tripartite Angola-RDC-Rwanda à Luanda pour un énième plan de paix pour l’Est de la RDC – Infocongo