À Goma, en RDC, les organisateurs du festival Amani, le plus important festival de musique de la région, sont confrontés à une situation complexe. Les concerts prévus pour le week-end ont été annulés en milieu de semaine par les autorités, qui ont ensuite autorisé l’événement ce vendredi 15 novembre. Face à ce revirement, les organisateurs doivent presque repartir de zéro pour résoudre des problèmes financiers, artistiques et techniques en très peu de temps. Les négociations avec les autorités sont donc toujours en cours.
Goma a connu un revirement de la déception à l’optimisme. D’après nos sources, la décision de poursuivre cet important événement culturel émane de la plus haute instance de l’État. « Il est important pour moi que le festival ait lieu » : tels ont été les propos du président Félix Tshisekedi lorsqu’il a contacté les autorités de Goma dans la nuit du jeudi 14 au vendredi 15 novembre.
Ce vendredi matin, la mairie, qui a demandé l’annulation des concerts mardi 12, a diffusé un nouveau communiqué officiel. « La situation sécuritaire étant gérable, la mesure d’annulation du festival Amani est levée », indique le maire Faustin Kapend Kamand qui poursuit, « la date de la tenue de l’évènement sera communiqué par l’organisateur. »
Le gouverneur de Goma, le Général Major Chirimwani se félicite pour la tenue de l’évènement : « Nous ne devons toujours penser que la paix est l’objectif final. C’est ensemble dans des cérémonies culturelles que l’on doit cultiver cet esprit de la paix. »
Des problèmes financiers et logistiques
Des problèmes financiers et logistiques se posent désormais. Le site du festival, situé dans un vaste espace face au lac Kivu, a été démonté. De plus, il est nécessaire de remobiliser les équipes et les bénévoles. Une autre difficulté majeure réside dans le fait que de nombreux artistes ont déjà quitté Goma.
Les organisateurs multiplient les réunions, y compris avec le gouverneur, pour déterminer la faisabilité de l’événement sur deux jours, le samedi et le dimanche, tout en respectant une condition essentielle de la direction : préserver les valeurs et la renommée du festival Amani. « C’est une source de fierté que la culture n’ait pas été reléguée au second plan, en dépit des circonstances difficiles. Néanmoins, au final, les plus hautes instances du pays ont émis des directives soulignant l’importance de la culture dans notre nation », déclare Guillaume Bisimwa, directeur du festival.
Le festival de la paix
Le festival Amani, qui signifie “paix” en swahili, accueille depuis plus de dix ans des célébrités internationales et des artistes renommés de la musique congolaise dans l’est de la RDC, attirant habituellement des dizaines de milliers de spectateurs. Mardi, le maire de Goma a annoncé dans un communiqué sur les réseaux sociaux que le festival n’était pas « pas autorisé » pour des « raisons d’ordre sécuritaire ».
Des ensembles de Goma ainsi que des vedettes continentales se produiront sur la scène d’Amani, y compris Jessy B, récipiendaire du prix Découvertes RFI : « On croise les doigts pour que la musique vive et donc, ça sera un plaisir pour moi et toute mon équipe d’être là au festival pour partager de la joie et beaucoup d’énergie positive. »
L’événement contribue « à la cohésion sociale, à la gestion des traumatismes, à l’entrepreneuriat des jeunes » et a « un impact économique important pour la ville de Goma », avaient argumenté les organisateurs du festival.
Les concerts d’Amani se tiendront donc ce samedi et dimanche, de 12h à 18H, sur le majestueux site du festival au bord du lac Kivu. Lire aussi : Festival Amani : Nouvelle date pour la 10ème édition à Goma, du 14 au 17 novembre – Infocongo
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