Interpellation de Delly Sesanga par la Police

Delly Sesanga et Bernadette Tokwaulu Aena, figures de l’opposition congolaise, ont été interpellés et brutalisés par la police ce jeudi à Kinshasa. Ils distribuaient des tracts contre le projet de révision de la Constitution lorsqu’ils ont été arrêtés sur l’avenue Victoire, avant d’être conduits au poste de police de la Funa, dans la commune de Kalamu.

Selon Ados Ndombasi, ancien député et témoin de la scène, la police a dispersé les manifestants en lançant des gaz lacrymogènes. Les manifestants protestaient contre l’initiative de modification constitutionnelle portée par le président Félix Tshisekedi.

Bernadette Tokwaulu opposée au changement de la constitution (ph droits tiers)

Ce mouvement de protestation s’inscrit dans une série d’actions planifiées par divers acteurs politiques, figures de la société civile et leaders de mouvements citoyens, qui dénoncent fermement toute tentative de révision de la Constitution. Parmi ces opposants figurent Delly Sesanga, ancien candidat à la présidentielle, Ados Ndombasi, le défenseur des droits humains Jean-Claude Katende, ainsi que Fred Bauma et Bienvenu Matumo, activistes de mouvements citoyens.

Dans une déclaration commune, ces personnalités ont affirmé que « toute initiative de renversement du régime constitutionnel constitue une infraction imprescriptible contre la Nation et l’État. » Elles exhortent les responsables politiques et représentants de la société civile, y compris les députés et sénateurs, à rejeter publiquement cette « initiative funeste » qu’elles attribuent au président Tshisekedi et à se mobiliser pour la défense de la démocratie en RDC.

Katumbi dénonce une “dérive totalitaire”

En réaction à l’interpellation de Delly Sesanga, Moise Katumbi a déclaré : « La défense de notre Constitution est désormais criminalisée ! L’arrestation de Delly Sesanga constitue une étape supplémentaire alarmante dans la dérive totalitaire du pouvoir.

J’exprime ma plus vive indignation et j’appelle Félix Tshisekedi à retrouver le bon sens et à libérer le président d’Envol et tous les autres prisonniers politiques.

Persécuter les opposants pour changer la Constitution en vue de conserver le pouvoir est une erreur tragique qui emporte toutes les dictatures. »

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Il convient de signaler que les deux personnalités ont été relaxées, tandis que le collectif prévoit d’organiser des manifestations à travers le pays et dans la diaspora, en vue de défendre la liberté et la continuité du processus démocratique. Le premier grand rassemblement est annoncé pour le 16 décembre 2024, en commémoration du référendum constitutionnel de 2005. Lire aussi : RDC: le Forum citoyen lance un appel pour un concert de casseroles en opposition à une révision de la Constitution – Infocongo