Aux négociations de Luanda sur la situation dans l’est du Congo, le Rwanda a réussi à obtenir la validation du plan harmonisé de neutralisation des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). Cependant, la République Démocratique du Congo (RDC), pourtant victime d’une agression reconnue par les Nations-Unies, rencontre des difficultés diplomatiques pour obtenir un accord sur le retrait des Forces de défense rwandaises (RDF) de son territoire.
En effet, lors du 44e sommet de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), le médiateur désigné par l’Union Africaine, João Lourenço, a présenté son rapport de médiation. Il a reconnu que les négociations sur le retrait des RDF sont dans l’impasse.
Accords et réunions
Lors de la deuxième réunion ministérielle entre la RDC et le Rwanda, tenue le 30 juillet 2024 à Luanda, un cessez-le-feu a été convenu pour le 4 août 2024. Un accord a également été conclu sur la mise en œuvre du plan de neutralisation des FDLR et le renforcement du mécanisme de vérification ad hoc avec l’intégration d’experts du renseignement des trois pays.
Ensuite, les experts du renseignement se sont réunis à Luanda les 7 et 8 août pour élaborer le Plan Harmonisé de Neutralisation des FDLR, malgré l’impasse sur le désengagement des forces. Les observateurs se demandent comment la RDC s’engage dans des négociations qui ne lui apportent rien de concret, tandis que son agresseur impose ses revendications sur son territoire.
Optimisme du médiateur malgré l’impasse
Malgré l’impasse, le président Angolais, João Lourenço médiateur dans cette crise, reste optimiste quant à une issue heureuse pour le retour de la paix dans l’Est de la RDC et dans la région. Il a souligné la volonté de Kinshasa et Kigali de régler le conflit par la négociation. Lourenço a rencontré les présidents Paul Kagame et Félix Tshisekedi les 11 et 12 août pour présenter une proposition d’accord de paix. Lire aussi : RDC : Kigali obtient le plan de neutralisation des FDLR, mais le médiateur reconnaît qu’il se heurte encore à une impasse pour le retrait des RDF | Actualite.cd
A cet effet, une réunion ministérielle de discussion et de négociation est prévue pour le 20 août à Luanda, en présence des trois chefs d’État : la RDC, le Rwanda et l’Angola. Réussira-t-il à convaincre Paul Kagame de retirer son armée du Congo, alors qu’il a toujours nié la présence des RDF en territoire congolais ?
Rien n’est moins sûr ! D’autant que sur le terrain, les forces du M23, soutenues par Kigali, ont accru leurs zones d’influence dans la province du Nord-Kivu. En revanche, les Forces Armées de la RDC (FARDC) peinent à réagir, malgré la mise en place récente d’une Task Force sécuritaire sous la direction de Félix Tshisekedi.
Soutien des Nations-Unies
João Lourenço a également noté la diligence de la région avec les Nations-Unies pour assurer l’appui de la MONUSCO au mécanisme ad hoc renforcé pour la mise en œuvre du cessez-le-feu, la neutralisation des FDLR et le désengagement des forces.
En attendant, une nouvelle réunion ministérielle entre la RDC et le Rwanda aura lieu à Luanda les 20 et 21 août. Cette rencontre, précédée d’une session d’experts, vise à discuter de la proposition de paix et à trouver une solution durable au conflit qui ravage l’Est de la RDC depuis fin 2023. Lire aussi : RDC-Rwanda : Une nouvelle étape dans le processus de paix sous l’égide de l’Angola – Infocongo