Il y a deux ans, le 13 juin 2022, la ville de Bunagana, située à la frontière entre la République démocratique du Congo (RDC) et l’Ouganda, tombait aux mains des rebelles du M23, soutenus par le Rwanda. Depuis lors, cette cité stratégique demeure sous leur contrôle, plongeant la région dans une spirale de violence et d’incertitude.
Chronologie d’une occupation persistante
12-13 juin 2022 : Des combats intenses entre le M23 et les FARDC aboutissent à la prise de Bunagana.
Depuis juin 2022 : Le M23 contrôle la ville et ses environs, exploitant les ressources locales et entravant le commerce transfrontalier.
Mars 2023 : Un plan de retrait du M23 des zones occupées est annoncé, mais sa mise en œuvre reste lettre morte.
Juin 2024 : La LUCHA dénonce l’inaction des autorités face à l’occupation prolongée de Bunagana.
Juin 2024 : La Première ministre Judith Suminwa réaffirme la volonté du gouvernement de mettre fin à la guerre dans l’Est du pays, y compris à Bunagana.
Juin 2024 : Les pourparlers de paix de Luanda et de Nairobi stagnent, tandis que le M23 consolide sa présence et nomme des représentants à l’étranger. Une situation qui s’enlise et des conséquences dramatiques
L’occupation de Bunagana par le M23 a des effets dévastateurs sur la population locale :
Insécurité permanente : Les habitants vivent dans la peur constante des combats et des exactions des groupes armés.
Crise humanitaire : Des milliers de personnes ont été déplacées de leurs foyers, privées d’accès aux services de base et à la sécurité alimentaire.
Impact économique : La fermeture du poste frontière de Bunagana a asphyxié l’économie locale, frappant de plein fouet les commerçants et les agriculteurs.
Vers une sortie de crise incertaine ?
Malgré les déclarations des nouvelles autorités congolaises et les initiatives régionales, la situation à Bunagana semble dans l’impasse. Les processus de paix patinent, les tensions entre la RDC et le Rwanda persistent, et le M23 semble déterminé à maintenir sa présence sur le terrain.
La communauté internationale et les acteurs régionaux ont un rôle crucial à jouer pour relancer le dialogue, appuyer la mise en œuvre des accords existants et contribuer à la restauration de la paix et de la sécurité dans la région.
L’espoir d’un retour à la vie normale pour les habitants de Bunagana s’amenuise avec chaque jour qui passe. Il est urgent de trouver une solution durable à cette crise qui met en péril la stabilité de l’Est du Congo et de la région des Grands Lacs. Lire aussi : Une dizaine d’activistes arrêtés durant une manifestation contre l’agression rwandaise et l’occupation de Bunagana par le M23 – Infocongo
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