Conférence de presse Renseignements militaires dossier Salomon Kalonda

Dans ce qui est appelé aujourd’hui « l’affaire Salomon Kalonda », le moins que l’on puisse dire est que les renseignements militaires qui ont organisé une conférence de presse ce lundi 5 juin à Kinshasa, se sont couverts de ridicule ! Le dossier des charges contre le conseiller spécial de Moise Katumbi est tellement bidon, qu’on pourrait croire que les renseignements militaires ont fait exprès de montrer à la face du monde l’ignominie qui couvre l’arrestation de Salomon Idi Kalonda Della.

Salomon Kalonda Della
Salomon Kalonda Della

Après avoir enlevé brutalement ce cadre d’Ensemble pour la république sur le tarmac de l’aéroport international de Ndjili, l’ex-DEMIAP, qui se prête ainsi au jeu du pouvoir, confirme que c’est bien Moise Katumbi, qui est la cible du pouvoir Tshisekedi.

Toute honte bue, l’officier qui égrenait les griefs à charge de Salomon Idi Kalonda a affirmé que « Salomon Idi s’est permis de se sécuriser par les éléments de l’armée dans autorisation. Il était en contact avec les officiels M23 et Rwandais. L’un des objectifs était de renverser le pouvoir et d’y installer un ressortissant katangais. Il avait des contacts avec Runiga Jean Marie, Vincent Karega, des proches de Kabarebe et autres… Tous les communiqués d’Ensemble pour la République étaient d’abord envoyés à Kigali…Salomon Idi Kalonda est poursuivi pour Incitation des militaires à commettre des actes contraire au devoir et à la discipline, Atteinte à la sûreté de l’état et détention illégale d’armes ».

Continuant sur sa lancée il révélera même des griefs que les militants de l’UDPS ne cessaient poster sur les réseaux sociaux, depuis l’arrestation de Salomon Kalonda : « Salomon Kalonda était porteur d’une arme à feu le 20 mai lors de la marche de l’opposition ».

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Cousu de fil blanc…

Que devient donc le secret de l’instruction si tout militant de l’UDPS sait plusieurs jours à l’avance le contenu d’une affaire portée devant la justice ? Cette interrogation rencontre l’étonnement de Maître Hervé Diakese, cité par nos confrères d’Africa News RDC :

« Pour la première fois dans l’histoire de la procédure pénale, des OPJ font une conférence de presse et rendent publiques des qualifications pénales, alors qu’à ce stade, le Ministère public ne s’est pas encore prononcé. Procédure issue d’une détention illégale, sans droit à l’avocat ». En effet, depuis son enlèvement et sa détention à l’ex-DEMIAP, Kalonda n’a pas eu droit à ses avocats, ni à aucune visite d’un quelconque membre de sa famille.

Entre temps les charges révélées aujourd’hui faisaient l’objet de spéculations :

« Tantôt Salomon Kalonda avait une arme, non plutôt il est belge, ensuite il est en contact avec Le M23 et le Rwanda. C’est vraiment du tâtonnement. »

« S’il détenait une arme, pourquoi ont-ils attendu jusqu’à ce qu’il soit même au tarmac après 10 jours pour venir l’arrêter ? Et pourquoi attendre 7 jours pour donner un faux motif de l’arrestation ? », s’est interrogé un autre internaute sur ce réseau social…

On se souviendra que plusieurs médias avaient annoncé l’arrestation des proches collaborateurs des leaders de l’opposition, dont Salomon Idi Kalonda. L’opinion était d’ailleurs alertée que des armes seraient certainement déposées dans ses résidences pour lui faire porter le chapeau comme ce fut le cas avec le pasteur Kuthino Fernado sous Kabila.

Le montage de cette affaire n’est pas sans rappeler l’affaire encore en cours devant la Haute cour militaire, concernant le député Mwangachuchu… « Ce qu’on n’arrive pas à prouver sur Mwangachuchu, on le cherche sur la tête de Salomon. Il se fait protéger de militaires illégalement mais il est seul arrêté de détenu. On manque même de professionnalisme dans un mensonge », s’est exclamé un autre internaute sur Twitter… Lire aussi: URGENT : Salomon Kalonda Della auditionné à l’ex-DEMIAP sans ses avocats – Infocongo