8 déplacés du site de Kanyaruchinya ont été tués, et 28 autres blessés par les tirs de sommation des casques bleus de ma Monusco, mardi soir, dans les groupements Munigi et Kibati, sur l’axe Goma-Rutshuru, dans le territoire de Nyiragongo (Nord-Kivu). En effet, le bilan de cet incident est revu à la hausse par les autorités administratives locales, qui précisent qu’aucun élément de la force des Nations-Unies n’a été tué.
« Il y a eu des altercations entre la population et le convoi de la Monusco qui venait de Rutshuru. C’est là que la population, plus précisément les déplacés qui sont dans le camp de Kanyaruchinya ont bloqué la route. Ils voulaient savoir ce que la Monusco fait souvent à Rutshuru d’autant plus que le territoire est occupé par l’ennemi.
Ils voulaient voir si elle ne transportait pas l’ennemi. Il y a eu incompréhension et puis la population a commencé à barricader la route, et c’est là que la Monusco a commencé à tirer pour forcer le passager. Du côté population, on a perdu au moins cinq personnes et presque huit blessés. Il y a eu trois véhicules de la Monusco brûlés », a déclaré l’administrateur policier du territoire de Nyiragongo, le commissaire supérieur principal Iduma Molengo.
Bilan revu à la hausse
Ce nouveau bilan contredit celui de trois morts annoncé la veille par la Mission Onusienne.
Les corps des civils décédés ont été déposés à la morgue de l’hôpital provincial du Nord-Kivu alors que les blessés ont été acheminés à l’hôpital Bethesda CBCA Ndosho.
Cet incident a povoqué une panique généralisée au Nord de Goma. Jusqu’à ce mercredi matin, les habitants en colère ont barricadé la route pour protester contre la mort des civils, dont des déplacés de la guerre du M23, venus du territoire de Rutshuru et d’une partie de Nyiragongo.
Population en colère
« Suite à la colère, la population a barricadé la route depuis hier soir jusqu’à ce matin. Des barrières ont été placées à partir de Kihisi, à l’entrée de Goma jusqu’à Kanyaruchinya et Kibati. Les mêmes déplacés qui ont posé des barricades sur la chaussée viennent de les enlever pour faciliter le passage des véhicules qui les approvisionnent en eau potable. Un problème de plus, ce sont des familles qui ont perdu les leurs qui se demandent comment est-ce qu’ils vont les enterrer. Ils demandent l’implication du gouvernement », témoigne Innocent Banza, habitant de Munigi.
Le groupement Munigi fait parler de lui depuis la résurgence du M23 et surtout avec l’arrivée des déplacés en provenance de Rutshuru et Nyiragongo. En septembre et décembre, d’autres manifestations anti-Monusco ont eu lieu à Munigi. Au moins deux casques bleus et deux camions ont été incendiés.
Mais bien avant, entre juillet et août 2022, les manifestations anti-Monusco enregistrées dans plusieurs villes et agglomérations du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, avaient fait au moins trente-six morts dont quatre casques bleus et près de cent septante blessés, selon le bilan dressé par le gouvernement congolais. Lire aussi: Nyiragongo : deux morts et trois véhicules brûlés dans une altercation entre des jeunes et la MONUSCO
Avec Actualité.cd