Kabund

 « Si JM Kabund ne démissionne pas de lui-même, nous allons le pousser par la force », a déclaré mercredi le député national Eliezer Ntambwe, connu pour sa proximité avec le pouvoir en place.

Alors qu’il avait annoncé lui-même vendredi dernier via un tweet qui a mis sens dessus-dessous l’écosystème congolais, Jean-Marc Kabund n’a toujours pas formalisé sa démission du poste de 1er Vice-président de l’Assemblée nationale et continue à entretenir une sorte de flou total sur ce qu’il pense être et devenir.

Entre-temps, ses ennemis politiques connus ou en devenir, semblent l’avoir pris au mot, et ne cachent plus leur envie de le voir débarrasser le plancher au plus vite. Alors que son parti l’UDPS, ou le cercle présidentiel semblent garder un silence assourdissant sur ce sujet brûlant et aux conséquences imprévisibles, ses alliés d’hier qui n’hésitaient pas à se prosterner devant sa toute-puissance, tirent désormais à vue et à balle réelle sur sa personne.

Désaveux

Tour à tour dans les heures qui ont suivi l’annonce de sa démission, ses affidés, les Présidents des groupes parlementaires de l’Union sacrée, ses propres collègues députés de l’UDPS, l’ont désavoué publiquement, le vouant aux feux de l’enfer, et à une crucifixion désormais inéluctable. Des personnalités en vue de son propre parti, apparemment à l’affût de son poste, ont fait chorus dans la foulée, comme impatients de le voir mort et enterré.

Il est vrai que le sieur Kabund, dont plus personne semble ne plus sentir à l’UDPS et au Bureau de l’Assemblée, occupait trop d’espace au sein de la majorité actuelle. 1er Vice-président de l’Assemblée nationale, Autorité morale de fait de la majorité union sacrée, Président de son parti, Jean-Marc Kabund faisait la pluie et le beau temps dans les hautes instances du pouvoir, allant jusqu’à indisposer de plus en plus de monde dans le sérail présidentiel, y compris dans la famille régnante. Sa déchéance, causée par un simple incident de circulation, a vite été perçue comme une véritable chute de l’albatros, et la bataille pour sa succession s’est aussitôt enclenchée.

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Une démission qui joue aux prolongations

Ce qui est sûr désormais, est que quelle que soit l’évolution de la situation, l’affaire Kabund fera la vedette à la session parlementaire de mars prochain, au risque de mettre à mal le fragile équilibre de la majorité au pouvoir. Déjà, la succession des visites de réconfort au domicile de l’ange déchu par certaines figures du pouvoir devrait interroger. De plus, sur 32 députés de l’UDPS, 10 élus ont refusé de signer la déclaration de son désaveu. Par ailleurs, une éventuelle éviction de son poste, risque de créer de nombreux orphelins politiques, surtout parmi la centaine de migrants venus du FCC, et qui ne comptent que sur lui, pour accéder à la mangeoire nationale au sein du Gouvernement ou des entreprises publiques, voire à la tête de certaines provinces…

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