Goma

Une dizaine de cambriolages a eu lieu à Goma, la nuit de mardi 28 décembre, signe que l’insécurité se porte toujours bien dans le chef-lieu de la province du Nord-Kivu, 7 mois après l’instauration de l’état de siège.

De nombreux témoignages attestent du reste que l’insécurité est encore montée d’un cran dans la ville en cette période des festivités de fin d’année. Aucune nuit ne passe ces derniers temps sans qu’un cas de vol, meurtre, kidnappings et autre ne soit signalé. Durant la nuit de mardi 28 décembre, plusieurs maisons ont été visitées par des bandits armés aux quartiers Ndosho et Himbi (ouest de la ville). Mutete Mwenyemali, chef de quartier Himbi a témoigné :

Dix habitations visitées

« Les voleurs ont une fois de plus opéré dans l’avenue de la paix et dans l’avenue Baraka. Ils ont réussi à piller les biens de la population dans 10 habitations. Ils ont commencé à minuit dans l’avenue de la paix et 50 minutes plus tard ils sont allés opérer dans l’avenue Baraka. La police est arrivée en retard mais elle a su repousser les malfrats au niveau de l’avenue Baraka.  On venait de faire dix jours sans enregistrer des cas pareils mais comme nous sommes pendant des moments de fêtes, les bandits cherchent de l’argent çà et là. Si la population nous informe à temps, ça nous permet aussi d’alerter la police à temps réel pour intervenir »

Un peu plus loin de là, au quartier Ndosho, les voleurs ont également fait irruption, cette même nuit, dans deux habitations qu’ils ont dévalisées avant de s’évaporer dans la nature.

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« De Birere à Kituku en passant par Majengo, Katoyi, Himbi et Ndosho, on ne parle que de l’insécurité partout dans la ville volcanique. Vol à mains armées et cambriolages des unités commerciales par ici, Kidnappings, viol et meurtre par là. Voilà la situation de Goma ces derniers temps » a expliqué Marion Ngavho, président de la société civile, coordination urbaine de Goma.

Cambriolages en hausse, l’insécurité se porte bien malgré l’état de siège à Goma

Face à cette montée de l’insécurité, des appels à la suppression ou la requalification de l’état de siège décrété depuis mai dernier se multiplient :

« Des massacres à Beni. Des tueries presque partout en province et même dans la ville de Goma, le siège des institutions. (…) L’état de siège est aussi en train de rendre victimes familles de plusieurs façons. Nous sommes en train de recevoir des plaintes de la population. Nous pensons que le Chef de l’État va essayer de revenir sur sa décision en essayant de voir les pleurs de la population du Nord-Kivu sur l’état de siège », a dit le député provincial de Lubero, Jean Paul Lumbulumbu.

Désolation aussi de Yannick Ramazani, acteur politique de Goma: 

« Nous sommes en train de constater que l’état de siège tant vanté a échoué sur plusieurs lignes. Est-ce que la motivation est assurée aux militaires ? Est-ce que la logistique suit ? Le renseignement militaire fait-il correctement son travail ? Nous constatons que pratiquement tous ces éléments ne sont pas réunis. Cela nous revient à dire, soit les autorités changent le discours opérationnel sur terrain ou soit on retire carrément l’état de siège parce qu’on constate qu’ils ont échoué sur toutes les lignes ». Lire aussi: Goma : Pas d’activités de veillée de prière vendredi 31 décembre 2021