Alesh, rappeur

Le prix Découverte RFI 2021 a été remporté par le rappeur congolais Alesh. Présidé cette année par le chanteur Lokua Kanza, le jury a choisi de récompenser Alesh, de son vrai nom Alain Chirwisa, arrivé devant les 9 autres finalistes.

Originaire de la ville de Kisangani Alesh voit le jour le 8 avril 1985. Une enfance difficile, que lui-même décrit comme un passage sensible de sa vie, déclenche une révolte intérieure, la nécessité de dire, d’extérioriser, et de témoigner à travers le rap de ce qu’il se passe autour de lui. Influencé par son grand-frère Patrick qui fut également artiste (dessinateur, peintre et comédien au sein de la troupe théâtrale Toozgoal), le jeune Chirwisa s’inspire de James Brown, Elvis Presley, Michael Jackson, MC Hammer, MC Solaar, et tant d’autres.

Le micro pour témoigner « sa » vérité

C’est à l’âge de 15 ans qu’il découvre le micro, et en fait la clé pour la prise de parole pour témoigner à sa façon ce qui se passe autour de lui. Survivant de guerres marqué par les drames découlant des violences armées ayant ravagé le Nord-Est et l’Est de la RDC durant les années de son enfance et de son adolescence, Alesh a choisi de faire de sa musique, non seulement un produit commercial de haute qualité, mais aussi un outil de sensibilisation à la prise de conscience collective, à l’unité des peuples, et à la paix.

Il se lance dans la chronique et la critique musicales à la Télévision Nationale Congolaise (RTNC), aux côtés de Freddy Saleh. Pas pour longtemps, car trois ans plus tard, il intègre les Hot Boys, un groupe de rap de la ville.

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hanteur engagé

Devenu deux ans plus tard l’un des trois piliers du groupe, il décide de poursuivre l’aventure en solo. « Alesh affirme alors sa vision du monde. Des textes acérés qui racontent, rappellent, interpellent et revendiquent quand il le faut. En février 2008, il participe à un atelier focalisé sur le cinéma et l’image avec Faustin Linyekula (chorégraphe-metteur en scène), et le réalisateur congolais Petna Ndaliko », écrit Lucille Thiebault sur le rappeur, dans RFI musique.

Alesh et Bill Clinton

Fin 2008, en compagnie de ses amis, Alesh crée le Mental Engagé, une structure associative de production, d’encadrement et de diffusion d’initiative artistique autour des cultures urbaines et hip hop. Le début du parcours professionnel d’Alesh, c’est également un 1er album (La mort dans l’âme) en août 2010, suivi d’une tournée Américaine en 2012.

En 2014, il se fait remarquer par sa musique et son engagement communautaire, et participe au Mandela Washington Fellowship, une initiative de l’ex-président américain Barack Obama visant à renforcer les capacités des jeunes leaders africains. Alesh le rencontre et lui offre une copie de son premier album.

De 2017 jusqu’à 2021, l’artiste ne cesse de marquer l’esprit de ses auditeurs avec ses morceaux engagés. De « O’a Motema Mabe » qui se traduit en français par : « Tu as un mauvais cœur » à « Biloko Ya Boye » (Ce genre de chose en français). Ces 2 textes sortis successivement en 2017 et 2018 ont fait le carton et sont devenus des refrains des discours des opposants en République démocratique du Congo en plein combat contre le régime en place qui avait déjà épuisé ses 2 mandats, mais aussi elles sensibilisent également la population face à l’insalubrité.

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Et parfois ses morceaux de musique sont interprétés comme des chansons à tendance politique.

Avec RFI et Wikipédia