CENCO

La Conférence Épiscopale du Congo (CENCO), a appelé lundi à un sursaut face à la cohésion nationale qu’elle estime menacée par des antivaleurs.

Au terme d’un conclave tenu du 14 au 18 juin à Kinshasa, son porte-parole l’abbé N’Shole, a déclaré que l’unité nationale est menacée par des antivaleurs tels que le népotisme, le clientélisme, l’exclusion des adversaires politiques, le tribalisme, et le régionalisme, « des pratiques qui fragilisent les liens sociaux ».

« Cet état des choses brise le rêve commun et compromet la cohésion nationale », a-t-il précisé.

Dans ses résolutions finales, la CENCO demande au Chef de l’Etat de « veiller à la bonne représentativité géographique dans les institutions, et de mettre davantage l’armée dans les conditions qui lui permettent de répondre efficacement à sa mission ».

Notons que la Conférence épiscopale nationale du Congo s’est également exprimée sur la nouvelle loi portant organisation et fonctionnement de la Commission électorale nationale et indépendante (CENI). Pour elle, ces nouveaux textes n’apportent pas les réformes exigées et ne garantissent pas des élections crédibles pour les cycles à venir.

Une loi qui ne rassure, ni ne garantit un processus électoral crédible

Les évêques catholiques dénoncent par ailleurs la prédominance des membres de la nouvelle majorité au pouvoir dans le bureau de la CENI :

« L’option de la politisation de la CENI avec la prédominance de la nouvelle majorité au pouvoir, adoptée au parlement ne rassure pas tous les acteurs politiques et sociaux et ne garantit pas un processus électoral crédible. Ce qui porte les germes de contestation et de crises de légitimité qui fragilisent davantage la cohésion », dit la CENCO dans son message.

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Les évêques catholiques disent attendre l’Assemblée nationale un deadline pour la désignation du délégué des confessions religieuses qui sera président de la centrale électorale tout en espérant de vraies réformes pour la loi électorale.

Confessions religieuses en attente

« Nous attendons de l’Assemblée nationale le délai qu’elle doit accorder aux composantes comme deadline. C’est à la lumière de cela qu’on pourra décider normalement. Si c’est bien préparé en amont comme le souhaitent les confessions religieuses, ça pourra se régler et entériner. Ce qui est fait est fait, mais le plus important est encore à faire, ce sont les réformes de la loi électorale proprement dite. S’il y a vraiment volonté politique d’améliorer la gouvernance électorale, cette recommandation est d’actualité. On peut quand même améliorer beaucoup de choses avec les réformes qui viennent », a déclaré l’Abbé Donatien N’shole, secrétaire général de la CENCO devant la presse.

Pour rappel, l’Assemblée nationale avait adopté le 4 juin dernier la proposition de la nouvelle loi portant organisation et fonctionnement de la CENI avant l’adoption en seconde lecture au Sénat le 11 juin. Cette loi ramène à 15 le nombre des membres de la CENI à raison de 5 par composante (Majorité, Opposition et Société civile). 7 membres siègeront au bureau dont un de la société civile (Président), 4 de la majorité (1er vice-président, Rapporteur, rapporteur adjoint et questeur adjoint ainsi que 2 de l’opposition (2ème vice-président et questeur). Tous les 15 membres font partie de la plénière.