Populations évacuant Goma

60% de la population de la ville de Goma a déserté la ville, suivant en cela le mot d’ordre du Gouverneur militaire du Nord-Kivu le Général Constant Ndima.

Une mesure prise sur la base d’informations scientifiques fiables, faisant état de la probabilité d’une nouvelle éruption encore plus dévastatrice, venant cette fois-ci de sous terre ou du lac Kivu.                    

Les données disponibles en fin de matinée ce jeudi, affirment que les coulées de lave du volcan Nyiragongo ont cessé, mais que la lave se retrouve maintenant sous terre et sous les eaux du lac, cherchant des failles terrestres pour répandre la mort dans la ville.

Depuis trois heures ce matin, des cohortes humaines venant de Goma, ont pris la route de l’exil, certains vers le Rwanda voisin, la plupart vers la localité congolaise de Sake, où aucune infrastructure d’accueil n’est prévue pour résorber une telle avalanche migratoire. D’autres encore ont pris la direction de Mushaki, de Masisi, Minova.

La mafia des transporteurs lacustres

Sur le lac Kivu, où la circulation a été réouverte pour parer à l’urgence de la situation, les compagnies lacustres qui desservent Bukavu, ont triplé les prix de la traversée, et refusent du monde, face à l’afflux des passagers involontaires. Les personnels de la Monusco, hommes de troupes et personnel civil, ont commencé à plier bagages depuis hier pour le Rwanda voisin et la ville de Bukavu, avec armes et véhicules.    

Le personnel de la Monusco

Dans la capitale de la province du Nord-Kivu, tout semble indiquer que plus rien ne sera plus comme avant. Les magmas de lave en fusion qui ont essaimé le sous- sol de la ville et du lac Kivu, font que cette grande agglomération de l’est du pays, risque de ne plus être habitable avant longtemps… et peut-être pour plusieurs années.

Lire :  RDC: Grande pénurie d'eau potable à Kinshasa

Les autorités nationales qui donnent l’impression d’être dépassées par les événements et de se reposer sur les agences humanitaires, auraient donc intérêt à sortir de leur torpeur, et de prendre des mesures à la hauteur des nouveaux défis. Sinon, c’est l’existence même de toute cette partie du pays qui risque de se conjuguer au passé simple. Lire aussi: Nord-Kivu : dix quartiers de Goma évacués