Il a fallu moins d’une demi-journée de travail, soit de 11h00 à 17h00 ce lundi 26 avril, pour que le Gouvernement Sama Lukonde, en attente d’accréditation, soit investi.
Cinq heures ont suffi aux honorables députés nationaux, pour auditionner le programme d’action du Gouvernement, pour se livrer à un débat presque soporifique, et pour investir enfin le Gouvernement avec un score à faire pâlir la Corée du Nord : 410 voix pour, contre 0 voix contre, et 2 discrètes abstentions. C’est à se demander pourquoi il a fallu tout ce temps perdu depuis la publication du Gouvernement des « warriors », avant le plébiscite de cet après-midi.
En fait, les événements de ce lundi contrastent radicalement avec les péripéties que les congolais ont eu à vivre ces 15 derniers jours de la part de leurs élus.
Quelques jours après la publication du Gouvernement, 138 d’entr’eux, étaient entrés en rébellion, disant à tous ceux qui voulaient les entendre, que ce Gouvernement, non représentatif à leurs yeux, n’était pas celui qu’ils attendaient pour l’union sacrée, et exigeaient sa révision auprès du Chef de l’Etat. Ils semblaient tellement en colère, que des observateurs commençaient à avoir des appréhensions légitimes sur les chances de Sama Lukonde de sortir vivant du Palais du peuple le jour de l’investiture.
C’est sur ces entrefaites qu’une nouvelle insurrection va se déclencher au sein de l’hémicycle, conduite cette fois par des élus de l’est, qui conditionnaient leur retour dans l’arène, par une garantie d’un retour à la paix dans cette partie du pays.
Rencontres et conciliabules…
Face à cet embrasement de la situation, le Président de l’Assemblée nationale Christophe Mboso Nkodia Mpuanga, le Premier ministre lui-même, ont multiplié des rencontres de conciliation tout le week-end, pour connaître les raisons profondes de ces mutineries. Des conciliabules qui ont conduit tout le monde au Chapiteau de la Cité de l’Union africaine, chez le géniteur de la dynamique de l’Union sacrée, le « kolo masolo », comme le disent si bien les kinois.
Et voilà que tout d’un coup, les colères des uns et des autres se sont brusquement apaisées, sans pour autant que la composition du Gouvernement Sama Lukonde ne soit modifiée, ni que quelque chose ne change dans la commission des massacres à l’est. Le discours du Chef de l’Etat aux députés, si persuasif qu’il ait été, a-t-il suffi ? Ou alors, y-a-t-il eu des promesses sonnantes et trébuchantes en bonus ?
Personne ne le sait, en dehors des frais de « carburant » qui a été distribué à tous les participants. Mais le résultat est là : le Gouvernement Sama Lukonde a été massivement ovationné, est a passé son oral avec les embrassades du jury. Tout le reste n’est que malveillances…Lire aussi: Gouvernement Sama Lukonde : un programme de 36 milliards USD pour un budget de moins de 6 milliards USD