Francs congolais

Après l’annonce vendredi par l’intersyndicale de l’enseignement d’une grève sèche dans le secteur de l’enseignement primaire sur l’ensemble du pays, la Présidence vient d’annoncer ce samedi, que la Banque centrale va libérer tous les frais de fonctionnement des écoles et coordinations des écoles dès ce lundi 12 avril.

Après l’alerte faite par les médias sur la précarité de la situation financière des ambassades congolaises privées de frais de fonctionnement et des salaires depuis 8 mois, et après l’aveu radiodiffusé de la ministre des Affaires étrangères quant à son impuissance à résoudre ce problème, la même Présidence, toujours elle, vient d’annoncer l’apurement des arriérés dans toutes les ambassades, à partir de la semaine prochaine.

C’est à se demander si la République est vraiment gouvernée, avec des responsables qui ont un minimum de sens de la programmation sur ce qui relève du secteur de leur compétence.

De quoi se poser la question s’il y a vraiment un pilote dans l’avion Congo, ou alors, ce pays navigue à vue, au gré des vents. Les interrogations sont d’autant plus pertinentes que la Rdc, est actuellement en droit de revendiquer une première place dans le livre Guinness Records, pour être l’unique pays avec deux Premiers ministres en fonction, l’un de plein exercice, mais sans Gouvernement, et l’autre dit des Affaires courantes avec un Gouvernement de même type, et qui ne finit pas de courir.

La navigation à vue qui tue les finances du pays

On apprend aussi qu’un membre de ce Gouvernement courant, celui des Transports et Voies des communications, s’est fait remonter les bretelles par la Présidence, toujours elle, pour avoir cessé de courir, pour signer un contrat de fourniture des wagons en faveur d’une entreprise du Portefeuille, avec un sujet libanais brasseur multi-systèmes des affaires.

Lire :  12 sénateurs saisissent la Cour constitutionnelle au sujet du procès Matata Ponyo

Mais en même temps, il est rapporté que toutes choses étant égal par ailleurs, une autre ministre, aussi courante que le premier, s’est permise elle, tout en courant, d’octroyer 80 millions de dollars us à des pétroliers, tout en se réservant 12 millions de dollars pour ses besoins personnels, et toujours avec la bénédiction de la même Présidence, qui l’a laissée faire, et sans que le ciel ne lui tombe sur la tête.

Mais finalement, on est où là ? pourraient se demander certains esprits chagrins, qui ne savent sans doute pas qu’au Congo-Kinshasa, règne et prospère désormais l’union sacrée, où souvent, les voleurs des deniers publics sont protégés, parfois récompensés, en tout cas pour ceux d’entr’eux qui se réclament de la nouvelle dynamique.

Huit mois d’arriérés des frais de fonctionnement et des salaires pour les ambassades, et des arriérés de fonctionnement pour un nombre de mois inconnu pour les écoles primaires à payer en une semaine, cela représente un sacré trou dans les caisses déjà quasi-vides de l’Etat. Et il est à craindre que le Gouvernement, ou plutôt la Présidence, ne recourt une fois de plus, aux maigres réserves de changes du pays, comme il ou elle en a pris désormais l’habitude.