Députés du Grand Kivu

Les élus du Grand Kivu ont dénoncé lundi, les propos du Président de l’Assemblée nationale, invitant les élus de ce coin du pays, à retirer leur soutien aux Groupes armés. 

Dans une motion de groupe lue à la plénière, les élus du Grand Kivu ont indiqué qu’ils sont activement impliqués dans la sensibilisation des groupes armés à déposer les armes, même si certains éléments démobilisés regagnent souvent le maquis, faute de suivi logistique de la part du Gouvernement central. 

Ils ont par ailleurs exigé l’inscription de la situation sécuritaire dans les Kivu, comme matière prioritaire dans l’actuelle session, avant de dénoncer les détournements récurrents des fonds destinés aux troupes combattantes par certains officiers de l’armée nationale, tout comme leur implication dans les trafics d’armes en direction des groupes armés.  

Les députés du Grand Kivu dénoncent la crise sécuritaire dans l’est du pays

A cet effet, ils ont recommandé l’ouverture dans un bref délai des procès en flagrance des officiers arrêtés récemment dans l’est en possession des cargaisons d’armes illicites, la réactivation du processus de réinsertion des combattants sortis des groupes armés, ainsi que des enquêtes sur la traçabilité des fonds publics alloués aux troupes combattantes à l’est du pays. 

Pour rappel, Christophe Mboso N’Kodia Pwanga a interpellé les députés nationaux originaires de l’Est de la RDC ce lundi à l’ouverture de la plénière au sujet des rapports que certains d’entre eux entretiennent sur les violences dans l’espace Grand Kivu. 

« Je vais parler de ça. Je vais vous demander de quitter les groupes armés. Vous les collègues du Grand Kivu, quittez les groupes armés, je vais le dire (…) Lors de l’ouverture de notre session, nous avions dit que l’Assemblée nationale mettra en œuvre la diplomatie parlementaire pour contribuer au rétablissement de la paix dans notre pays. Pour réussir ce défi, l’Assemblée nationale lance également un appel pathétique à tous les compatriotes impliqués d’une manière ou d’une autre dans les massacres de notre population », a dit Christophe Mboso N’Kodia Pwanga dans son discours d’ouverture de la plénière. 

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70% des violations des droits humains dans le Nord-Kivu

Selon un récent rapport du Bureau central des Nations-Unuies pour les droits de l’homme, BCNUDH, les provinces du grand Kivu concentrent 455 violations et atteintes des droits de l’homme, soit 92% des cas répertoriés. Ces violations ont entraîné la mort d’au moins 194 civils, dont 23 femmes et 12 enfants. A cet effet, les combattants des groupes armés sont les principaux responsables des violations commises dans ces provinces à 70%, avec la province Nord-Kivu en tête de liste (228 violations, soit 50% des violations commises dans ces provinces), de l’Ituri (103 violations), du Sud-Kivu (35 violations) et Maniema (26 violations). 

Réagissant le 1er vice-président de l’Assemblée nationale, Jean-Marc Kabundu a déclaré : “je ne veux pas vous dire, ici ce qui nous a été rapporté par les services des renseignements congolais, mais aussi des pays occidentaux sur la situation sécuritaire dans l’Est. L’appel du président Mboso va au-delà d’indexer un groupe d’individus (…) Si le président Mboso aurait cité des députés, en tous cas je crois que, ce n’était pas ça son intention…son intention était d’interpeller toute personne, acteurs politiques, militaires société civile qui seraient derrière la situation dans l’Est du pays“. Lire aussi: Assemblée nationale : 11 Commissions sur 16 sous contrôle de l’Union sacrée