Christophe Mboso Nkodia

Ce qui paraissait jusqu’alors comme une simple rumeur, commence à prendre de plus en plus de l’épaisseur en cette fin de semaine : les jours de Christophe Mboso Nkodia Mpuanga seraient à compter à la tête de l’Assemblée nationale. 

Une pétition visant sa tête aurait déjà recueilli la signature de 225 députés nationaux, et ce nombre pourrait encore augmenter dans les heures et jours qui viennent, à en croire les derniers décomptes recueillis samedi dans les couloirs de l’hémicycle du Palais du peuple. 

Christophe Mboso, déjà à l’agonie ?

Mais que s’est-il vraiment passé pour qu’on en arrive là ? Christophe Mboso, ex-FCC flamboyant, a vu son destin basculer brusquement avec l’entrée en lice de L’Union sacrée, et l’écroulement de la majorité parlementaire de son ancienne famille politique. Bombardé doyen d’âge du Bureau d’âge après l’éviction du Bureau FCC de Jeanine Mabunda, il avait pris goût aux ors du pouvoir, au point de jouer des mains et de pieds pour se succéder à lui-même au Bureau définitif, avec l’aide active du Cabinet du Chef de l’Etat, qui voyait en lui, un homme politiquement inoffensif, presque solitaire, sans métastases au sein de l’hémicycle. 

Mais à en croire certaines sources au Palais du peuple, l’élu du Kwango, avait été ce que l’on peut appeler une erreur de casting. D’abord au sein de l’appareil de L’UDPS, piloté par Jean-Marc Kabund, il n’était pas le Président attendu. Kabund, considéré comme le plus grand organisateur de l’implosion du FCC, et de la transhumance de ses élus dans la nouvelle dynamique, avait son propre candidat, Jean-Pierre Lihau, un autre FCC, avec qui il avait déjà pris des arrangements et conclu des accords pour la suite des événements. L’irruption de Mboso, fruit des manigances de l’entourage présidentiel, apparaissait alors comme un cheveu dans une machine jusqu’alors bien huilée. 

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Jean-Marc Kabund s’est fait, depuis ses deux ans dans la haute sphère du pouvoir, la réputation d’homme à la haine tenace, à la vengeance calculée, et surtout âpre au gain. 

Appétit glouton

Parmi les griefs que les nouveaux pétitionnaires reprochent à Christophe Mboso, figurerait en bonne place, sa gestion “non équitable”, de la cagnotte de 5 millions de dollars US, reçus comme frais de campagne électorale lors de l’élection du Bureau définitif, et dont il se serait attribué la part du lion, au détriment de son Premier Vice-président. Des pratiques difficilement pardonnables pour Jean-Marc Kabund, dont la rumeur publique rapporte son goût prononcé pour les petites et grandes enveloppes. 

Cette pétition, si elle se confirme, arrive vraiment au mauvais moment pour Christophe Mboso. Ses accointances avérées ces derniers jours avec la hiérarchie catholique de la CENCO sur la question des échéances électorales de 2023, passe très mal aux yeux de l’appareil de L’UDPS, sans compter ses récentes pantalonnades devant les diplomates occidentaux sur la même problématique. 

Et si par malheur, une telle pétition arrivait en plénière, rares seraient les députés prêts à défendre le soldat Mboso, au péril de leur vie, et à courir ainsi, le risque de déplaire à Jean-Marc Kabund, seul sésame pour eux, pour espérer un poste au Gouvernement de l’union sacrée.  

Au FCC, sa famille politique d’origine, il est considéré comme un traître irrémédiable. Et parmi les élus de son Kwango natal et même du Grand Bandundu, sa fulgurante ascension dans l’union sacrée, a laissé comme un goût de cendre… Sa seule planche de salut serait peut-être ses soutiens en haut-lieu, dans l’entourage immédiat du Chef de l’Etat. Reste à savoir si là aussi, ses sponsors d’hier, sont toujours dans les mêmes dispositions. Lire aussi: Assemblée nationale: Christophe Mboso Nkodia Mpuanga se succède à lui-même