Mboso Nkodia et Mike Hammer

A la genèse de l’Union sacrée, certains thuriféraires de la nouvelle dynamique avaient annoncé l’instauration d’une nouvelle gouvernance dans les institutions du pays. Comme pour leur donner raison, Modeste Bahati Lukwebo et Mboso Nkodia Mpuanga, les Présidents respectifs du Sénat et de l’Assemblée nationale, sont en train de nous fournir un échantillon sur ce qu’on peut déjà appeler la touche parlementaire union sacrée.

Modeste Bahati et Emily Maltman, Ambassadrice de Grande Bretagne en RDC

Cela fait aujourd’hui 11 jours, depuis l’ouverture solennelle de la session parlementaire de mars, et aucun calendrier des matières à traiter dans les deux Chambres, n’a été soumis à la sanction des honorables. Et Dieu seul sait que pour la session actuelle, ce n’est pas l’abondance des matières qui pourrait faire défaut. Et des matières hautement prioritaires les unes que les autres, comme à titre d’échantillon, celles liées au prochain cycle électoral, qui occupent déjà les conversations dans tous les salons politiques de la ville.       

les Présidents des deux Chambres multiplient les audiences diplomatiques, mais oublient les plénières

Alors que l’on s’achemine vers la troisième semaine après l’ouverture de la session, les Présidents des deux Chambres donnent plutôt l’impression de s’être transformés en super diplomatiques, enchaînant chacun des audiences avec les diplomates et envoyés spéciaux des puissances occidentales, avec qui ils discutent justement et curieusement, des sujets de souveraineté nationale, comme le calendrier de la présente session, du prochain cycle électoral et des réformes envisagées, et nous dit-on, même des futurs animateurs de la Ceni. Certains observateurs affirment même que les confidences échangées avec les speakers des deux Chambres vont jusqu’au calibrage et à la présence ou non, de certaines personnalités nationales dans le futur Gouvernement. 

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Le moins que l’on puisse dire à ce stade, est que le spectacle que les deux responsables nous offrent chaque jour en suivant la chaîne nationale et les autres médias qui relaient ces défilés incessants, est pour le moins indécent. Certains disent même avilissant pour le pays.  Depuis quand, se demandent-ils, un Ambassadeur français, allemand, ou américain, s’interfère-t-il dans le calendrier d’une session parlementaire congolaise, ou encore dans le choix des futurs animateurs de la centrale électorale, encore mois dans sa restructuration ? 

Et pendant ce temps, les députés et sénateurs, choisis par le peuple pour traiter de ces matières, et d’en adopter les options définitives, sont contraints de se tourner les pouces, pendant que leurs Présidents respectifs se donnent la liberté d’en débattre avec des entités étrangères au pays. Lire aussi: Le Bureau de l’Assemblée nationale adopte le calendrier de la session de mars