Des ministres empêchés de voyager à l’aéroport de N’djili

La ministre d’État au Travail et Prévoyance Sociale, Nene Nkulu, et son homologue des Mines Willy Kitobo, ont été empêchés de prendre l’avion mardi pour une mission à l’intérieur du pays par les agents de la DGM, qui ont allégué « un ordre verbal de la Présidence de la République ».                       

Les deux ministres, qui appartiennent à la mouvance Fcc, étaient porteurs d’un ordre de mission officiel signé par le Premier ministre, lui aussi Fcc.                            

La ministre Néné Nkulu à la 2ème retraite du FCC

Selon des observateurs à Kinshasa, cet incident pourrait s’inscrire dans la continuation de la guerre larvée qui s’est installée entre le Fcc et le Cach, tous deux partenaires dans la coalition au pouvoir, et dont les relations se sont gravement détériorées ces dernières semaines.

Lorsque certains se demandent : « pourquoi il n’y a des problèmes qu’avec ces deux ministres là, parce que les autres sont en déplacement ? » à la présidence on n’hésite pas à répondre : « la plus haute autorité du pays n’était pas informée de leurs missions ». Et pourtant, jusqu’à preuve du contraire, c’est le premier ministre seul qui peut autoriser ou non, un membre du gouvernement à faire un déplacement ».

On sent donc la crise à mille lieux, d’autant plus qu’aux consultations, les acteurs politiques reçus en week-end par le chef de l’Etat ne faisaient pas dans la dentelle, leurs propositions allant le plus souvent dans l’extrémisme.

On rapporte ainsi que le docteur Denis Mukwege a demandé au président Tshisekedi la mise en place d’un Tribunal international et d’un mécanisme de justice transitionnelle, la mise à l’écart des agents de l’Etat impliqués dans les violences, des institutions apolitiques (armée, CENI, justice), tandis que Franck Diongo déclarait : « parce que le Premier ministre est en rébellion, nous avons demandé au Chef de l’Etat de pouvoir formaliser la rupture de FCC-CACH, parce que lorsque la rupture est formalisée, le gouvernement est démissionnaire ».

Encore plus tranchant, un cacique du MPR, Mokonda Bonza enfonçait le clou : « J’ai dit au président qu’il faut rompre avec l’ancien système, il faut rompre avec le système prédateur, il faut rompre avec un système de corruption, il faut rompre avec un système qui veut prendre le peuple congolais en otage. »

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