Consultations: enfin, dans le vif du sujet?

C’est par un laconique « tout s’est bien passé. Nous soutenons tout dialogue entre congolais », que le Président du Mlc et un des co-leaders de Lamuka (opposition), Jean-Pierre Bemba Gombo a résumé sa rencontre mercredi 4 novembre, avec le Président de la République Félix Tshisekedi au Palais de la Nation.                         

Le patron du Mlc, qui devrait repartir ce même jour pour Mbandaka dans la province de l’Equateur, est le premier leader politique à être reçu par Félix Tshisekedi, au troisième jour de ses consultations entamées lundi 2 novembre dernier.  

Les deux premières journées essentiellement consacrées aux leaders de la société civiles, des organisations de défense des Droits de l’homme, des confessions religieuses et des institutions citoyennes, n’ont pas apporté des déclarations majeures au débat en cours, hormis peut-être la société civile qui, par la voix de Christopher Ngoie, a recommandé au Chef de l’Etat de dissoudre l’Assemblée nationale, et le Président du Comité National de Suivi de l’Accord(CNSA), Joseph Olengankoy qui lui, a préconisé une rencontre du Chef de l’Etat avec son prédécesseur pour désamorcer la crise.         

Le tournant décisif

La rencontre avec Bemba, un des leaders de l’opposition aux côtés de Moïse Katumbi, de Martin Fayulu ou de Adolphe Muzito, amorce le véritable tournant politique de ces consultations, dont un des enjeux majeurs reste la capacité ou non de Félix Tshisekedi, qui se dit gêné aux entournures par ses partenaires du Fcc de Joseph Kabila, de faire basculer en sa faveur la majorité parlementaire détenue actuellement jusqu’à plus ample informé, par l’ancien Président. Lire aussi: « Ensemble pour la République » : Moïse Katumbi ce vendredi à Kinshasa   

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Tout semble indiquer que la qualité et les réponses des prochains invités du Chef de l’Etat seront déterminantes dans le succès ou non des consultations présidentielles.                  

Dans la liste des gourous politiques attendus au Palais de la Nation, on parle surtout de Moïse Katumbi, membre éminent du quatuor de Lamuka, qui se remet difficilement des couleuvres que leur avait fait avaler le même Tshisekedi, à Genève, mais qui se réserve depuis son retour au pays, de critiquer ouvertement son ancien collègue d’opposition, aujourd’hui mué en Président de la République.

Et la vérité des urnes?

Il y a aussi Martin Fayulu, l’apôtre de la « vérité des urnes », qui ne cesse de clamer à qui veut l’entendre, qu’il a été victime d’un hold-up électoral, et qu’en fait, il reste le seul Président élu. Sa position exacte vis-à-vis de l’invitation du Chef de l’Etat est encore un secret, mais une éventuelle allégeance de sa part à la démarche de Tshisekedi, pourrait s’avérer comme un séisme dans le microcosme politique congolais.                          

Mais dans cette bataille en cours entre les deux parties prenantes de la très courageuse coalition Fcc-Cach, le facteur inconnu reste encore l’attitude de la famille politique de Joseph Kabila. Une famille encore soudée selon les dires de ses zélateurs, mais qui serait déjà en proie à des vents contraires et à des appels de sirènes de la part des nouveaux tenants du pouvoir pour quitter un navire que de l’autre côté, on dit être en perdition.                             

Faute peut-être d’assurance sur la loyauté de ses troupes, le Fcc semble avoir renforcé ces derniers jours la vigilance dans ses rangs, en multipliant mises en garde et promesses sur des lendemains qui chantent, en direction de ses membres les plus enclins à des traversées du Rubicon.