Insécurité à Kinshasa : de taxis “ketch”, source d’enlèvements et rapts

Kinshasa, une mégapole de plus ou moins dix millions d’habitant est en état de choc, à la suite des enlèvements perpétrés à chaque jour qui passe.

Une situation qui remonte à la veille des élections de 2018 où les taxis “ketch” sont devenus une source d’insécurité. On enregistre d’enlèvements, de disparitions, de rapts et d’autres actes inhumains.

Ce qui étonne plus d’un, c’est après les arrestations en cascade l’année dernière des bandits opérant au sein de taxis, communément appelés « Ketch », une nouvelle génération de ces criminels a refait surface dans les artères de la capitale.

Cette race des bandits a changé de méthodes rassurant à leurs futures proies d’être en sécurité. Une fois à bord de taxi, la victime, souvent femme, sera mise à l’aise grâce à une musique chrétienne jouant à fond au visage enjôlant du chauffeur et de deux autres pseudos clients.

Le cas le plus récent est celui du samedi 19 septembre 2020. Horthence Olonda a été victime de ces malfrats. Après avoir retiré auprès d’une agence de transfert d’argent une somme de 11.000 USD envoyée par sa tante pour solder la dette de la parcelle que son père a acheté auprès de son ancien collègue de service, elle a pris son taxi pour rentrer à Lemba où elle habite avec ses parents.

Argent, bijoux et autres biens de valeur visés

Arrivé au niveau de Saint Raphael à Limete, le taxi a pris le petit boulevard et elle se verra bander les yeux avant d’être dépouillée de tous ses biens : téléphone, bijoux et cette importante somme d’argent. Elle a été projetée de la voiture vers la route des poids lourds à Kingabwa vers 17 heures, avant de subir de menaces corporelles. Les passants l’ont secouru en l’amenant dans un centre médical où elle a été soignée de ses blessures avant de la conduire chez elle.

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Une autre victime, c’est Annie Wolo, qui revenait de l’ISC. Ayant pris un taxi pour rentrer à Kauka, elle tombe entre les mains des ravisseurs, qui la bandant les yeux et l’amenant vers Nsele. Ils ont utilisé son téléphone pour dire à son père d’envoyer par MPSA, une somme de 5.000 USD, sinon la fille sera tuée. Son père n’a pas tardé à informer son oncle qui a fini par transférer dans leur compte Money 3.000 USD et la fille a été relâchée et abandonnée non loin de l’entrée de Nécropole à Nsele.

En août dernier, un homme d’une quarantaine révolue a été enlevé par des personnes en tenue civile. Embarqué de force dans un taxi, il a été porté disparu jusqu’à nos jours.

Ce cas est proche de celui de monsieur Foelo Kunsevi Johnny, archiviste stagiaire à la CENCO (Conférence épiscopale nationale du Congo). Il a été enlevé le 9 janvier 2019 à 17 heures après le service, au croisement des avenues Kasa-vubu et victoire, non loin de la maison de la Bible. Aujourd’hui, Foelo Kunsevi Johnny totalise une année et huit mois sans aucun signe de vie. Après des recherches à tous les niveaux sans succès, sa famille ne le croit plus vivant.

Des cas similaires

D’autres cas similaires ont été rapportés au cours de cette semaine. Ces bourreaux enroulent des scotchs (autocollants) autour du visage de leurs victimes et ciblent leurs comptes mobiles (MPSA, AirtelMoney, Orange Money).

La nouvelle méthode instaurée par ces bandits consiste à appeler, après le dépouillement, les proches des victimes pour une demande de rançon qui doit être transférée dans leurs comptes Money avant tout relâchement.

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La police a initié le contrôle des voitures “ketch” qui font le taxi à travers la ville dans l’espoir de démanteler cette nouvelle génération des bandits. Ces jeunes voleurs sèment déjà malheur et désolation dans la ville province de Kinshasa.

L’insécurité devient une nouvelle mode de vie de la population qui manque la sécurité alimentaire, la sécurité civile, la sécurité routière et la sécurité sociale.

Gel Boumbe