Entre langue de bois et hypocrisie pure et simple, on se demande bien si ce mini-Sommet voulu par Félix Tshisekedi, pour traiter des problèmes liés à« la paix et la sécurité dans la région, les relations diplomatiques et politiques entre ces Etats, et la relance des activités économiques dans le contexte actuel de lutte contre la Covid-19 », n’est pas en train de se transformer en mirage…
Le premier à avoir donné le ton du scepticisme est le Burundi, dans une note sans équivoque (au moins) : Lire : Mini sommet des chefs d’Etats des Grands lacs le Burundi renonce à sa participation
Incertitudes
Ensuite, la toile s’est enflammée lorsque Yoweri Museveni de l’Ouganda a été vu à Dar-Es-Salaam, en Tanzanie, alors qu’on l’attendait à Goma, chef-lieu de la Province du Nord-Kivu, où doit se tenir le Mini-Sommet si cher à Félix Tshisekedi, qui entend marquer des points dans la sous-région.
Les équipes d’avance de la présidence congolaise qui avaient déjà fait le déplacement de la ville au volcan, avaient sans autre forme de procès fait leurs valises et regagné Kinshasa.
Puis vint la rencontre entre la ministre d’Etat en charge des Affaires étrangères de RDC, Marie Tumba Nzenza et le Chargé d’Affaires de l’Ouganda, pour rassurer l’opinion sur la participation du président Ougandais, et confirmer de ce fait même, la tenue du mini-Sommet.
Lire : Mini-sommet de Goma: Museveni confirme sa présence ce dimanche 20 septembre
L’ombre de Kagame
Mais, comme tapi dans l’ombre, en mode guet-apens, Paul Kagame, annoncé mort par l’opposition rwandaise, et que l’opinion congolaise aimerait bien enterrer, remet le couvert du doute, par le biais d’une lettre publiée jeudi 17 septembre par le ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale de la République du Rwanda. Cette dernière annonce que le Président Paul Kagame voudrait privilégier une rencontre physique qui pourrait être envisagée en début d’année 2021. Il recommande un mini-sommet par visioconférence à une date à convenir par les parties concernées, compte tenu de la situation actuelle de covid-19.
Est-ce une réponse du berger à la bergère qui fait suite à la note verbale du ministère des Affaires étrangères de la RDC dans laquelle le dit ministère annonçait le mini-sommet de Goma par visioconférence ce 20 septembre ?
Affaire mal engagée
Car si le Burundi et le Rwanda, qui sont partie du problème de la sécurité dans la sous-région des Grands lacs sèchent ce sommet, si mini soit-il, l’affaire semble bien partir en eau de boudin…Les deux pays en effet se regardent en chiens de faïence, leurs relations diplomatiques sont complètement pourries et des soupçons d’espionnage empoisonnent l’atmosphère. Si les deux boudent Goma, il ne resterait que la RDC organisatrice et l’Ouganda, qui n’entretient pas non plus d’excellentes relations avec…le Rwanda !
La diplomatie congolaise a donc du pain sur la planche, pour rassembler tout ce troupeau à Goma, le 20 septembre, dans deux jours en fait. Mais comme la visioconférence est à la mode, par ces temps de covid-19, eh bien, croisons les doigts et disons « bonne chance » !