Au moins douze personnés tuées par un soldat ivre à Sange (Sud-Kivu)

Un militaire « ivre » a ouvert le feu sur une vingtaine de passants tuant au moins douze personnes, dont une fillette de deux ans, dans la nuit de jeudi à vendredi 31 juillet, à Sange, au Sud-Kivu, provoquant une vive colère de la population qui manifeste contre l’armée.

Le militaire qui appartient 122e bataillon basé à Sange a aussi 9 blessés qui sont dans un état critique », a déclaré Ndaburwa Rukalisa, chef de la cité de Sange.

« La fusillade a eu lieu dans la nuit de jeudi à vendredi. L’auteur est un militaire ivre des FARDC (Forces armées de la RDC) qui a tiré sur au moins vingt civils croisés sur son chemin au quartier Rutanga dans la cité de Sange dans le territoire d’Uvira (Sud-Kivu, est) », a déclaré un magistrat du territoire d’Uvira.

« L’auteur de cet acte court toujours avec son arme. Le bilan en notre possession est de 13 personnes tuées », a indiqué le capitaine Dieudonné Kasereka, porte-parole de l’armée dans la région d’Uvira.

« Une délégation de l’armée et de la mission de l’ONU est sur place pour calmer la population qui manifeste contre l’armée », a ajouté l’officier.

La population en colère contre l’armée

Le bilan provisoire de douze morts a été confirmé par des témoins interrogés ainsi que par une source judiciaire qui a précisé qu’ « une fillette de deux ans » figure parmi les personnes tuées.

La route nationale traversant cette région est bloquée depuis vendredi matin par des manifestants en colère qui ont brûlé des branches d’arbres et des pneus. Ils ont aussi exposé à un carrefour très fréquenté, les dépouilles des douze personnes tuées enveloppées dans des linceuls, empêchant toute circulation de véhicules, selon plusieurs témoins.

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La cité de Sange est située à 80 km de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, sur la route menant à Uvira, la deuxième ville de cette province, à la frontière avec le Burundi.