La famille du juge Raphael Yanyi rejette en bloc le rapport d’autopsie communiqué par le Ministre de la Justice et exige à la place une enquête internationale, à travers un communiqué remis à la presse :
« Il faut noter ici la désapprobation du rapport de l’autopsie par la famille d’entrée de jeux, pour des raisons que les conclusions rendues contredisent les deux rapports préliminaires dont la teneur nous a été révélée ». Plus loin le même communiqué de la famille Yanyi tranche : « La deuxième autopsie par un expert international qui fait rapport au gouvernement congolais l’a été à l’insu de la famille. Alors que celle-ci conditionnait avoir les éléments du premier rapport du Docteur Tshomba avant de procéder à cette deuxième autopsie »
Soupçons de manipulation
D’où la famille, par ce communiqué, affirme que le corps du défunt avait été manipulé, par cet expert international, en son l’absence ce qui pour elle, rime avec une fraude organisée. « la procédure a été viciée en ce que l’annonce des rapports de l’autopsie fait par le Vice-premier Ministre, Ministre de la Justice revêt un caractère politique que judiciaire par la médiatisation dudit rapport. »
Pour rappel, le Ministère de la Justice a rendu public le rapport de l’autopsie pratiquée sur le corps du Juge président du procès Vital Kamerhe et consort, Raphael Nyanyi. Selon le rapport des médecins légistes, le Juge est mort à la suite des coups reçus et qui ont causé un traumatisme crânien. Ce coup a occasionné une coagulation de sang dans le crâne et c’est cette situation qui a provoqué l’arrêt cardiaque.
Le ministère de la Justice précise aussi que lors de l’autopsie, des substances toxiques et non létales ont été trouvées dans son corps, mais en substances, qu’on peut trouver dans n’importe qui n’étaient pas la cause du décès du juge.
Le Vice-premier ministre, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Célestin Tunda Ya Kasenda a fait publier un communiqué des résultats de l’autopsie mardi 16 juin :
« Il en ressort que le juge Yanyi est décédé des suites d’une hémorragie intracrânienne, résultant d’un traumatisme crânico-encéphalique. L’autopsie a également révélé l’existence des substances toxiques à dose non-létales dans le corps du défunt ».
Ouverture d’une enquête
Il a ensuite annoncé l’ouverture d’une enquête judiciaire devant permettre d’élucider les circonstances de ce meurtre, d’en identifier les auteurs et de les sanctionner avec toute la rigueur de la loi.
Dans le même registre des rejets du rapport du ministère de la Justice, l’ACAJ recommande vivement au Procureur Général de requérir une contre-expertise d’un laboratoire spécialisé à l’étranger. Elle insiste aussi pour que le Parquet soit seul maître dans la conduite de l’enquête et de la communication au public.
Jacques Kalokola