Félix Tshisekedi en train de signer un document

Le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi  s’est prononcé au cours de la réunion du conseil des Ministres de ce vendredi 29 mai sur le dossier de remboursement de 555 millions de dollars américains contractés auprès de Eximbank of China destinés à la construction de nouvelles aérogares de N’djili  à Kinshasa et de Luano à Lubumbashi.

Le Président de la République a fait un constat amer sur la condamnation par défaut de la République Démocratique du Congo au paiement des fortes sommes d’argent au niveau des instances judiciaires et des chambres arbitrales internationales, alors que le pays aurait dû les éviter.

Le cas le plus récent reste celui de Eximbank of China et Dig Oil pour lesquels le Chef de l’Etat  charge le Vice- premier Ministre, Ministre de justice et garde des sceaux, Tunda Ya Kasende, de prendre toutes les dispositions qui s’imposent pour assurer une meilleur défense des intérêts de la République relatifs à tous ces dossiers qui remontent à plusieurs années et au besoin, pour la négociation devant conduire à des arrangements amiables pouvant conduire à l’effacement pur et simple des créances mises à charge de la Rdc.

Les assurances du ministre des Transports

Répondant le mercredi 27 mai dernier à l’Assemblée nationale à la question orale sur les affectations de la taxe Go-Pass récoltée par la Régie des voies aériennes (Rva), le ministre des Transports, Didier Mazenga a expliqué que la République Démocratique du Congo va rembourser sa dette de  555 millions Usd contractés auprès d’Eximbank of China avec 90% des recettes  de Go-Pass que va générer l’Idef de 2021 à 2023 :

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« Lors de trois prochaines années, les 90% des revenus de l’Idef serviront à financer le remboursement du prêt auprès d’Eximbank of China de respectivement 354 233 241 Usd pour la construction de la nouvelle aérogare de l’aéroport de N’djili à Kinshasa et 201 131 205 Usd pour celle de la nouvelle aérogare de l’aéroport de Lubumbashi/Luano. Cette redevance a donc un avenir qu’il faut garantir, comme pouvoirs publics.

Pour le Gouvernement, cette redevance acceptée et acquittée par tous, expatriés comme nationaux, est une contribution citoyenne à un effort national qui valait la peine d’être poursuivi. D’où la nécessité pour tous les acteurs publics ou privés impliqués de sécuriser cette redevance.

Il incombe donc aux gestionnaires et à tous les intervenants d’amplifier les acquis en comblant les carences qui restent à combler et les points forts sur lesquels il faut s’appuyer pour les actions futures améliorées, dans le sens toujours de garantir plus de transparence et de saine gestion, en un mot, des pratiques de bonne  gouvernance ».

Mobilisation des recettes par la Rva

Le ministre des Transports a présenté la situation de mobilisation des recettes de la régie des voies aériennes, Rva, en rapport avec cette redevance de 2014 à 2018 estimé à 138 millions Usd.

Il s’observe, en effet, une courbe ascendante de 19,3 millions Usd en 2014 pour 27,6 millions Usd en 2019 en passant respectivement par 21,7 millions Usd en 2015 ; 22,7 millions Usd en 2016 et 24,6 millions en 2018.

Didier  Manzenga a signifié aux élus du peuple qu’une légère baisse a été remarquée en 2017 :

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« La seule année qui a connu une légère baisse par rapport à ce rythme croissant aura été 2017 avec 22 millions Usd. Et cette redevance dite Go-Passe sert exclusivement à la modernisation des infrastructures aéroportuaires, au renouvellement et à la maintenance des matériels aéronautiques et autres équipements nécessaires à la navigation aérienne. Comme pour dire qu’elle n’intervient que pour les besoins d’investissements et nullement pour la prise en charge du fonctionnement de la Rva ».

Pour la petite histoire, c’est le 2 mai 2018 que l’ancien président, Joseph Kabila, avait lancé les travaux de construction de la nouvelle aérogare de N’djili pour une durée de 38 mois. Cette infrastructure devra accueillir un flux de 3 millions des passagers et permettre à l’aéroport de N’djili d’être un Hublot international en Afrique.

Cette opportunité sera possible grâce à la garantie sécuritaire et des services de haute qualité répondant aux normes de l’Organisation de l’aviation civile internationale (Oaci) conformément à la norme de service de classe C.

Prévu en juin 2018, le lancement des travaux de construction de l’aérogare de Lubumbashi/Luano par le gouvernement traîne jusqu’aujourd’hui.

Jacques Kalokola