Ituri : la société civile appelle à l’incivisme fiscal suite à l’insécurité dans la région

La coordination de la société civile de l’Ituri appelle la population à la désobéissance fiscale suite à la recrudescence de l’insécurité dans la région.

Selon cette structure citoyenne, le gouverneur de la province, Jean Bamanisa Saidi, a l’habitude de tenir des réunions à Tser, qui est la base de la 32è région militaire, une façon, selon elle, de faire peur aux gens.

Le “Gouv” Bamanisa indexé

« L’exécutif provincial qui connait mieux les difficultés sécuritaires de la province ne tient que des réunions politiques dans son cabinet. Or, nous connaissons aussi nos dirigeants militaires.

Quand nous voulons les rencontrer, nous le réalisons sans obstacle. Nous ne voulons pas que les réunions du gouvernement provincial soient toujours mélangées ou tenues à Tser comme pour intimider les gens.

Nous avons le devoir de dissocier l’autorité provinciale qui est notre candidat élu et ses électeurs sont les députés provinciaux et nous sommes des gens qui le gérons. Quant à l’armée, c’est un service technique de l’État.

Les responsables militaires sont nommés depuis Kinshasa. Eux ne sont pas élus par nous. Par conséquent, la manière de s’adresser à l’armée et au gouverneur n’est pas la même », a indiqué Jean Bosco Lalo, coordinateur de la société civile de l’Ituri.

Insécurité grandissante

Il ajoute que les 3  premiers jours de la semaine, environs une vingtaine de personnes ont été tuées par la milice CODECO.

« Nous avons enregistré plus d’une vingtaine de morts dont 8 à Mungwalu, 3 à Mabuku, 2 aussi à Mahagi, 2 autour de Mungwalu. Et il y a des cadavres non comptés et non identifiés. Mais les gens meurent tous les jours. Nous pensons que tout le monde doit être interpelé et continuer à soutenir l’armée qui fait son travail », a-t-il fait savoir.

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Cette structure citoyenne campe sur sa décision de non paiement de différents taxes et impôts de l’État.

« Connaissant de quelle manière la population vit, on ne peut pas laisser le peuple entre les mains des personnes qui sont prêtes à demander de l’argent aux cadavres. Trop c’est trop », a-t-elle insisté.

Jean Bosco Lalo précise que le paiement des taxes et impôts est suspendu jusqu’à ce que la réunion soit organisée avec les autres plateformes signataires comme eux.

Rappelons que la société civile salue la position prise par le caucus des députés de l’Ituri tendant à la nomination des administrateurs du territoire militaires et elle lance un appel de l’adhésion à tous pour rétablir la paix à Djugu et Mahagi, en soutenant les Forces Armées de la République Démocratique du Congo.

Papy Roger Aezema/Beni